Accusés «d'atteinte à l'unité nationale» et «atteinte à l'emblème national», les mis en cause ont comparu hier, devant le juge d'instruction près le tribunal «Abane Ramdane», à Alger. Les 12 manifestants arrêtés lors de la marche de vendredi dernier pour avoir porté le drapeau amazigh, ont été placés hier, sous mandat de dépôt, sur décision du juge d'instruction chargé de l'affaire. Lors du mouvement de vendredi dernier, la répression pratiquée par les policiers contre les manifestants qui portaient le drapeau Amazigh, a débouché sur plusieurs arrestations. Pas moins de 14 manifestants dont des militants des droits de l'homme, ont été arrêtés. Accusés «d'atteinte à l'unité nationale» et «atteinte à l'emblème national», les mis en cause ont comparu hier, devant le juge d'instruction près le tribunal «Abane Ramdane», à Alger. Dans une déclaration, Mme Aouicha Bekhti, membre du réseau contre la répression a révélé qu' «il s'agit d'une décision absurde, car ces jeunes ont été arrêtés lors d'une manifestation publique». Au même moment, un sit-in a eu lieu à l'extérieur, pour exiger la libération des détenus. En effet, plusieurs dizaines de manifestants, dont des membres du réseau de lutte contre la répression, des militants de RAJ ainsi que des cadres du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD), ont tenu un rassemblement devant le tribunal Abane Ramdane pour exiger la libération immédiate des détenus. Ces derniers ont scandé : «Djazair Houra dimokratia !» (Algérie libre et démocratique !), «Kbayli Arbi khawa khawa !» (Kabyle et arabes sommes des frères !). Ils ont, dans ce sillage, dénoncé le comportement «injuste» des forces de l'ordre, rappelant l'unité des régions du pays. «Nous sommes tous des Algériens», ont-il souligné, ajoutant : «Kabyle, Chawi ou M'zabi, nous défendons la même cause !» A ce propos, un collectif d'une trentaine d'avocats s'est constitué pour défendre les manifestants. En outre, selon Fetta Sadat, avocate et députée RCD, un autre groupe arrêté par la sûreté de daïra de Bab El Oued a été présenté quant à lui au tribunal de Baïnem. Par ailleurs, l'association RAJ a dénoncé, via sa page Facebook, la répression des policiers, envers les manifestants, lors de la marche du vendredi. Cette association a alerté contre le déploiement inhabituel des agents des services de sécurité en civil aux alentours du siège de RAJ, suivi des tentatives d'interpellation des militants de ce mouvement. Saïd Salhi, vice-président de la LADDH, a posté sur son compte Facebook : «des dizaines d'interpellations à la Grande-Poste. Drapeaux amazighs violemment confisqués par la police. Restons calmes et pacifiques !» Dans un communiqué publié par la Ligue, ce comportement est un autre stratagème adopté par le système, pour diviser et déstabiliser le pays. Par ailleurs, lors de la manifestation du vendredi 21 Juin, une centaine de personnes ont été arrêtées par les forces de l'ordre pour avoir été en possession du drapeau amazigh. Une grande partie des manifestants ont été relâchés dans la journée du vendredi, alors que 14 autres ont comparu devant le tribunal.