Le siège national du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), sis à la rue Didouche-Mourad, à Alger-Centre, a été, pour la seconde fois après vendredi passé, encerclé par un impressionnant dispositif de la police, hier. Des militants, dont la députée Me Fetta Sadat, qui avaient seulement osé mettre le pied dehors, ont été embarqués et transférés dans différents commissariats de la capitale. Cela s'est passé vers 13h lorsque la députée allait, comme chaque vendredi, rejoindre la manifestation populaire. Elle a été embarquée en compagnie d'un militant, un étudiant et du journaliste Bouzid Ichallalen du média électronique qui tentait de filmer la scène. Ils seront relâchés quelque temps après. Le tort de la députée est surtout d'avoir osé brandir l'emblème amazigh ! Pour le même motif, d'autres militants, dont Samira Messoussi, élue du parti à l'APW de Tizi Ouzou, ont été également arrêtés. À l'heure où nous mettons sous presse, certains parmi ces derniers, dont l'élue du RCD, sont encore maintenus en garde à vue. Mlle Messoussi serait présentée devant le procureur demain, apprend-on auprès d'un de ses proches. Contactée juste après sa libération, Me Fetta Sadat dénonce un embarquement "sauvage" et "en violation de la Constitution". Ces arrestations ont, par ailleurs, provoqué la réaction des membres de la direction du RCD, à leur tête le président du parti, Mohcine Belabbas, qui a accusé le pouvoir de "provocation irresponsable". L'objectif, regrette-t-il, est de "provoquer des divisions dans les rangs du peuple".