D'ailleurs, lors de la dernière session de l'Assemblée populaire de wilaya (APW), la plupart des élus ont axé leurs interventions sur l'"urgence" de trouver une issue favorable au conflit larvé entre les citoyens et l'Epic Nadhif, laquelle est chargée de collecter les ordures ménagères à l'échelle communale. Quid du conflit ? L'Epic Nadhif déverse dans la décharge municipale non seulement les déchets du chef-lieu communal, mais aussi ceux des communes avoisinantes, chose que les riverains refusent catégoriquement. L'APC de Lakhdaria a ouvertement affiché son soutien aux citoyens de Zbarboura, alors que l'Epic Nadhif argue une convention signée en 2015 lui conférant le droit de déverser les détritus des communes d'Aomar, Kadiria, Bouderbala au niveau de cette décharge municipale. Le wali de Bouira et en dépit des nombreuses interpellations des élus, s'est muré dans un silence assourdissant et ne s'est nullement prononcé publiquement sur le sujet. La réponse est venue du P/APW de Boura, Ahmed Boutata, qui interrogé par Liberté à ce propos, s'est rangé du côté de la population en estimant qu'elle a "raison" de s'insurger de la sorte, tout en l'appelant à faire preuve de sagesse en attendant le règlement de la crise. Interrogé sur d'éventuelles solution à court et moyen terme, notre vis-à-vis a appelé les citoyens à faire montre de patience et de rouvrir la décharge. Pour ce qui est d'une solution pérenne, le second personnage de la wilaya, a révélé que le wali de Bouira a pris attache avec le ministère de l'environnement afin de dégeler le projet d'un Centre d'enfouissement technique (CET) à Lakhdaria. Ce projet, inscrit en 2011, pour une autorisation de programme (AP), estimé à 25 milliards de centimes, a été pour ainsi dire "otage" des oppositions, notamment celles des riverains des localités voisines. Puis, il a été gelé lors de la crise financière à partir de 2014. "Nous avons reçu les assurances de madame la ministre quant à l'éventualité de la relance de ce projet d'autant plus que désormais, la population n'est plus hostile à cette idée", affirmé le P/APW de Bouira. En attendant, le chef-lieu communal a des allures de ville-poubelle. Cette insalubrité ambiante engendre des odeurs fétides et nauséabondes. De plus, bon nombre de citoyens ont remarqué une prolifération inquiétante d'insectes, de rongeurs et autres bestioles. Les lieux sont répugnants, et c'est le moins que l'on puisse dire. La place des Martyrs, placette incontournable de la ville, s'est transformée, au fil du temps, en une décharge sauvage où les rats ont trouvé un vaste vivier. Mieux encore, le boulevard Toutah-Mohamed Rabah, l'une des plus importantes artères commerçantes de la ville, est traversée par des égouts à ciel ouverts, des dépotoirs à perte de vue, sans parler des tristement célèbres sachets noirs qui volent au gré des vents, un paysage désolant ! Le plus alarmant, c'est le cas de la rue Khemissi-Kara, qui jouxte l'hôpital de Lakhdaria. Tout au long de cette avenue, les décharges publiques et sauvages s'entremêlent, les poubelles débordent, les canaux d'évacuation des eaux usées y sont obstrués à longueur d'année. Le tout à quelques mètres seulement de la structure hospitalière, ce qui expose indubitablement les malades à d'autres infections.