Résumé : Nesrine découvre la vérité sur Sadjia. Elle n'arrive pas encore à croire que sa belle-sœur a été abandonnée à sa naissance. Mais contrairement au sien, son destin avait été plus clément. Dès le premier jour de leur rencontre, cette dernière avait vu en elle sa propre situation. À un degré moindre cependant, puisqu'elle était tombée sur une famille aimante et affectueuse, qui lui avait assuré confort et éducation, alors qu'elle avait traîné dans les foyers d'assistanat, sans affection ni amour. Ce n'est que des années plus tard qu'elle avait enfin pu connaître la chaleur d'un foyer. -Tu es étonnée. N'est-ce pas, Nesrine ? C'était Hadjira qui venait de parler. Elle relève les yeux vers elle sans rien dire. Cette dernière poursuit. -On t'a sûrement caché cette hideuse vérité. Chez Hichem, on n'aime pas trop se faire montrer du doigt. Au fait, Faïza, je ne sais pas comment tu as fait pour justifier la présence de cette "petite fille orpheline trouvée au seuil de ta porte" envers tes voisins et la famille. Faïza hausse les épaules. -Je l'ai toujours présentée comme ma propre fille, sans plus. Je n'avais aucune justification à donner. Nous étions heureux de l'avoir parmi nous et nous l'avions élevée comme notre propre enfant. Et elle l'est réellement. Même si tu prétends être sa génitrice, Sadjia demeurera pour nous cette fille que nous avons toujours désirée. -Pourquoi avoir attendu toutes ces années pour te manifester, Hadjira ? C'était Nesrine qui venait de poser la question. Cette dernière affiche une petite moue, puis lance : -Il fallait attendre le moment opportun. Je ne voulais pas perturber sa scolarité et son avenir. Aujourd'hui, elle est tout comme toi psychologue et a connu des cas aussi tristes que le sien, sans pour autant le savoir. Cela l'aidera sûrement à comprendre mieux que quiconque sa situation. -Tu veux dire qu'elle devrait affronter une vérité qui va la briser à jamais, celle de savoir que sa mère biologique l'avait mise au monde, puis l'avait abandonnée parce qu'elle ne connaissait rien de son père ni de la famille de ce dernier. Hadjira garde le silence. Son visage avait viré au pourpre. Faïza la contemple puis lance : -Elle explique bien dans son écrit que l'enfant a une famille. -Ah ! Et pourquoi ne l'a-t-elle pas remis à cette famille au lieu de l'abandonner au seuil de ta porte ? Hadjira lève la main. -C'est justement pour cette raison que je suis là. -Alors je t'en prie, donne-nous tous les détails. La femme se racle la gorge. -J'aurais aimé que Hichem soit là. -Pourquoi donc ? Au fait, comment se fait-il que tu parles de lui, comme si tu le connaissais depuis toujours ? -Parce que c'est justement le cas. -Quoi ?! Tu connais Hichem ! Tu connais mon beau-père ? -Oui. Et bien plus que tu ne le penses.
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