À l'initiative des responsables du Front des forces socialistes (FFS) de Béjaïa, un rassemblement de solidarité avec les militants et les manifestants incarcérés ces derniers jours a été organisé, dimanche soir, à partir de 19h, sur la place de la Liberté d'expression Saïd-Mekbel. Munis de l'emblème national et du drapeau amazigh, de nombreux citoyens de Béjaïa ont tenu à exprimer, lors de ce sit-in, leur colère et leur indignation suite aux dernières arrestations ayant ciblé plusieurs manifestants et militants du mouvement populaire pacifique, notamment à Alger. Des cadres du FFS, à l'image de Yekhlef Bouaïchi et Ahmed Betatache, des responsables locaux du PST et du PT, d'anciens militants du MDS, dont Rabah Rezgui, des syndicalistes du Snapap, du Satef… ont pris la parole devant la foule pour dénoncer la vague d'arrestations qui s'est abattue ces dernières semaines sur les militants politiques et les manifestants engagés dans le mouvement populaire pour le départ du système. Les différents intervenants se disent "scandalisés" d'apprendre l'arrestation du moudjahid Lakhdar Bouregâa, l'un des symboles de la glorieuse Révolution algérienne et membre fondateur du FFS. "C'est une énième provocation après l'incarcération de notre secrétaire générale du parti, Mme Louisa Hanoune. Nous condamnons aussi l'arrestation et la mise sous mandat de dépôt des manifestants ayant brandi le drapeau amazigh, symbole de notre identité et de notre culture", a lancé Rachid Bedjaoui, fils de chahid et coordinateur de wilaya du Parti des travailleurs (PT). L'orateur dénoncera, sur sa lancée, "l'instrumentalisation de la justice par le pouvoir en place, ainsi que le recours à la répression tous azimuts visant à étouffer le mouvement révolutionnaire du 22 février". Pour sa part, le coordinateur du comité d'éthique du FFS, Yekhlef Bouaïchi, appelle l'ensemble des citoyens de la région à "se mobiliser davantage et à rester déterminés à poursuivre le combat pacifique jusqu'à l'avènement de la deuxième république, tant souhaitée et revendiquée par la majorité du peuple algérien". De son côté, l'animateur principal du Café littéraire de Béjaïa, Kader Sadji, a insisté, dans sa déclaration, sur la nécessité de "s'unir et d'agir ensemble pour la libération des détenus, sans pour autant omettre l'exigence du départ du système".