Ce sont des dizaines de familles qui occupent, depuis des années, des bidonvilles à haï Chegga à quelques encablures au nord-est du chef-lieu de la commune de Chlef. Le martyre que ces misérables familles vivent à longueur d'année est pénible, voire indescriptible. Les témoignages des occupants de ces bidonvilles sont accablants et font froid dans le dos. "Nos gourbis sont situés juste à proximité d'un canal où sont rejetées quotidiennement toutes les eaux usées qui proviennent presque de partout et où règnent toutes sortes d'animaux nuisibles et même dangereux (serpents, rats, moustiques…). Cela fait des années que nous vivons dans cette misère qui empire davantage au fur et à mesure que les jours passent", crient les quelques habitants de ces bidonvilles que nous avions rencontrés lors de l'un des sit-in qu'ils observent plusieurs fois par semaine devant le siège de la wilaya. Toujours selon ces mêmes témoignages, les taudis qui abritent depuis des années des familles entières dans ces bidonvilles, parfois jusqu'à 8 personnes par pièce, sont construits anarchiquement, de façon rudimentaire et au moyen d'argile et de paille. "Ces habitations de fortune deviennent une véritable fournaise chaque fois que la période des chaleurs arrive comme c'est le cas actuellement. Alors qu'en hiver, c'est l'insupportable froid glacial et cruel qui nous paralyse ainsi que nos enfants qui sont tous atteints de différentes maladies. Et il faut savoir aussi que nous manquons cruellement d'électricité, d'eau potable et de sécurité. Notre quotidien est fait de misère et de dégoût. Quant au canal des eaux usées qui longe nos gourbis, il exhale continuellement une odeur plus que fétide", racontent des habitants des mêmes bidonvilles qui ne comptent, enfin, que sur l'intervention du wali qui demeure, d'après leurs dires, leur unique bouée de sauvetage, "car il est le seul à pouvoir régler définitivement notre épineux problème en nous accordant des logements sociaux ou dans le cadre de l'habitat rural, à l'inverse des autres responsables que nous avons saisis maintes fois au sujet de notre situation, mais qui nous avançaient chaque fois des promesses qui se sont avérées mensongères !".