Quelque 400 hommes des forces spéciales américaines se trouvent dans une base militaire US installée près de Tamanrasset, dans le Sud algérien, pour combattre le terrorisme, révèle dans sa dernière livraison l'hebdomadaire satirique français Le Canard enchaîné. Selon la même source, les militaires américains ont installé sur leur base en Algérie une station d'écoute qui leur permet de capter toutes les communications par téléphones fixe et portable, par satellite et par fax en Afrique subsaharienne. Des avions américains assurent l'approvisionnement des quelque 400 éléments de la base américaine dont la mission essentielle est de repérer et de surveiller les réseaux terroristes en Afrique. Depuis quelques mois, les Etats-Unis se sont engagés dans des programmes de coopération antiterroristes avec plusieurs pays africains. Ils procèdent ainsi à la formation des armées et des forces de police du Mali, du Niger et du Tchad dans le cadre d'un programme antiterroriste intitulé “Pan Sahel”. Le 12 juillet dernier, les chefs d'état-major des armées de Mauritanie, du Mali, du Niger et d'Algérie, et une délégation américaine du commandement américain en Europe ont tenu dans la capitale mauritanienne une “réunion sur la sécurité et la lutte contre le terrorisme” dans la région d'Afrique subsaharienne. Cette réunion, tenue dans le plus grand secret et à laquelle le Tchad n'a pas assisté, avait pour objectif d'échanger des informations utiles sur les groupes armés, notamment le GSPC (Groupe salafiste pour la prédication et le combat), qui avait perpétré le 3 juin dernier une attaque contre une base militaire mauritanienne dans le nord-est du pays, faisant 15 morts et 20 blessés. L'élaboration d'un plan antiterroriste pour les pays de la région afin de faire face aux incursions d'extrémistes islamistes armés était également inscrite à l'ordre du jour de la réunion. Les responsables militaires réunis à Nouakchott ont fait l'évaluation des exercices militaires “Flint Lock 2005” qui ont eu lieu dans la région sous la supervision du commandement américain en Europe du 6 au 26 juin et auxquels la Mauritanie, le Mali, le Tchad, le Niger et l'Algérie avaient pris part. La préparation de nouveaux programmes d'entraînement contre le terrorisme transfrontalier au Sahel dans le cadre du programme américain antiterroriste “Pan Sahel” avait été également discutée lors de cette réunion. “Flintlock 2005” était destiné à empêcher que les zones désertiques de cette région deviennent des repaires terroristes. Cette opération a mobilisé près de 800 soldats américains au Mali, au Niger, au Tchad, en Mauritanie et en Algérie. Près de 2 000 soldats africains ont participé, sous la supervision d'officiers du Commandement des forces américaines en Europe (Eucom), à ces exercices axés sur l'orientation, la communication sur le terrain et l'entraînement aux tirs de précision. Des informations relatives à l'installation d'une base militaire américaine dans la région de Tamanrasset avaient déjà été rapportées par d'autres médias, notamment des journaux algériens mais elles avaient été démenties aussi bien par les autorités algériennes que par l'ambassade américaine à Alger en mars 2004. Rafik Benkaci