Ce début de saison estivale a été marqué, à Boumerdès, par la reprise des contestations populaires, à travers lesquelles des citoyens interpellent les autorités au sujet de problèmes récurrents qui affectent durement leur quotidien. Las d'attendre désespérément l'intervention des responsables locaux, les citoyens usent de moyens de contestation forts afin de contraindre les autorités à réagir, des méthodes qui pénalisent d'autres citoyens. Ainsi, pour faire entendre leur voix, les contestataires procèdent à la fermeture de routes, ainsi qu'au blocage des accès vers différentes institutions, telles que les APC, daïras et la wilaya. Rien qu'hier (lundi) trois actions citoyennes ont été enregistrées dans différentes localités de la wilaya de Boumerdès. Des citoyens du village Talamali de la commune de Thénia ont procédé à la fermeture d'un accès autoroutier vers leur ville pour protester contre la pénurie d'eau dans leur village, et l'arrêt des travaux de la conduite d'eau potable de leur village. À Naciria, les représentants des comités de village ont fermé le siège de la daïra pour dénoncer l'arrêt des travaux du réseau de gaz de ville qui étaient censés raccorder tous les villages à ce réseau. D'après les responsables locaux, cet arrêt est dû à la consommation totale du budget alloué à cette opération, ce qui amené les citoyens à demander l'intervention du wali pour accorder une rallonge budgétaire. D'autres habitants de la cité Sefsaf de Tidjelabine se sont présentés, nombreux, au siège de la wilaya, pour exiger le bitumage de la route qui dessert leur quartier. Dimanche dernier, à Corso, des citoyens ont fermé la rue principale de leur ville, pour protester contre le retard dans les travaux de réaménagement d'une source d'eau potable, où se servent de nombreux habitants de cette localité, notamment à cause des pénuries très récurrentes en eau potable, durant cette période de chaleur. Le même jour, des citoyens du village Ighouanoughen dans la commune des Issers ont, quant à eux, protesté contre la pénurie d'eau qui persiste dans leur localité. Au début de ce mois, et à plusieurs reprises, le siège de la wilaya de Boumerdès a été pris d'assaut par les habitants des chalets et des habitations précaires qui réclament leur droit au logement. Ce furent d'abord les habitants des chalets du Figuier, puis ceux des chalets d'Ouled Ben Salah de la commune d'Ammal, suivis des résidents dans les habitations précaires de Tidjelabine.