Malgré la fermeture officielle des frontières, le trafic des carburants continue de sévir. En effet, malin celui qui peut se débrouiller un litre d'essence au niveau des neufs stations-services de la daïra de Maghnia. Ce n'est un secret pour personne : des chaînes interminables se forment quotidiennement au niveau de ces pompes, donnant une mauvaise image de la ville où s'il arrive à un étranger de tomber en panne d'essence, il n'a d'autre choix que de s'en approvisionner auprès de vendeurs clandestins à raison de 30 DA le litre. Et là, l'on est en droit de se poser la question légitime : comment peut-il exister une pénurie de carburants (essence et gasoil) dans les stations-services, alors que chez ces “privés” clandestins, on peut s'en approvisionner à toute heure ? Pourtant, ces mêmes stations sont approvisionnées un jour sur deux à raison de 5 000 litres pour chaque station. Quant à Naftal, elle reçoit quotidiennement 25 000 litres. Une autre interrogation s'impose : pourquoi certaines stations, de temps en temps, offrent un “mélange” (de l'essence destinée aux mobylettes) à des véhicules au prix de 22 DA le litre. Les gens, en particulier les conducteurs, en colère, ne comprennent pas comment toutes les stations-services de la daïra tombent en panne d'essence en même temps ? Même pour la réserve, certains propriétaires de pompes vous jurent par tous les saints qu'ils n'en ont pas. Donc pour une urgence, le citoyen n'a que Dieu pour l'aider. Pourtant, certains privilégiés n'ont aucun problème pour faire leur plein. À titre d'exemple, la police de Maghnia a saisi dernièrement 45 jerrycans contenant 3 201 litres de gazoil dans une voiture de marque R21. Le mis en cause a été mis sous mandat de dépôt. À noter que plusieurs personnes ont fait l'objet de poursuites judiciaires pour trafic de carburants. Qui est derrière ce trafic ? À qui profite cette situation désastreuse ? En attendant, le pauvre citoyen continue d'être le dindon de la farce. M. AMMAMI