Le parcours jusque-là de l'équipe nationale est intimement lié à la méthode de son coach. Vingt neuf ans après l'édition de la CAN 1990, organisée en Algérie et qui a vu les Verts couronnés pour la première fois de leur histoire du sacre africain, l'Algérie se qualifie pour la finale de la Coupe d'Afrique des nations. L'évènement se déroule en terre égyptienne et la victime cette fois-ci c'est l'ogre nigérian, terrassé dans les ultimes secondes de la partie grâce à un coup de génie de Mahrez. L'exploit a évidemment provoqué une joie indescriptible dans tout le pays et même dans les plus grands fiefs de l'émigration algérienne, en France, en Belgique, en Angleterre ou encore au Canada. Partout, les mêmes scènes de liesse ont duré jusque tard dans la nuit. Depuis la qualification, au second tour du Mondial 2014, les Algériens n'avaient pas connu pareille joie, l'EN ayant longtemps hiberné et glissé dangereusement dans les profondeurs du classement FIFA avant qu'un certain Djamel Belmadi n'arrive pour redonner une âme à cette sélection algérienne. Une année de travail a suffi à l'ancien sélectionneur du Qatar pour replacer les Verts dans le gotha africain et désormais quelle que soit l'issue de la finale vendredi prochain au Cairo Stadium lors de la finale de la CAN 2019 contre le Sénégal, les coéquipiers de Mahrez ont déjà accompli leur mission : imposer le respect et l'admiration de tout un continent. Bien mieux, les Verts suscitent l'enthousiasme partout dans le monde. La recette Belmadi est saluée par les plus grands techniciens qui n'avaient pourtant pas donné cher des chances algériennes où l'Egypte, le Maroc, ou encore le Sénégal faisaient partie des favoris. Grâce à un travail tactique énorme et un discours rassembleur, Belmadi a réussi à redonner une assise solide à cette équipe et le fait que cette transformation n'ait nécessité qu'un laps de temps très court prouve que la sélection algérienne est truffée de talents qui ne demandaient qu'une meilleure prise en charge. "Belmadi est proche du groupe, il a une communication facile, il sait capter notre attention, sa compétence dans le domaine nous apporte une plus-value certaine. Il sait tirer le meilleur du groupe et sait pousser les joueurs à donner le meilleur d'eux-mêmes. C'est un gagneur qui sait transmettre sa grinta", commentera à ce titre Feghouli qui a eu maille à partir avec pas mal de techniciens en EN auparavant . "C'est un leader naturel qui sait où il va", ajoute Belaïli qui n'a pas manqué à épouser les idées de Belmadi . "Oui, nous sommes venus ici en Egypte pour gagner la coupe, Belmadi n'a pas tort", dit-il d'un ton sûr. Cependant, le plus beau des hommages est venu de l'entraîneur du Nigeria, Gernot Rohr. "Lors des éliminatoires du Mondial 2018, nous avons rencontré une équipe algérienne qui avait beaucoup de carences. Cependant, lors de cette CAN, nous remarquons qu'elle a beaucoup progressé, surtout sur le plan tactique. C'est un groupe plus équilibré qui possède un bon milieu de terrain. Techniquement et physiquement les Algériens sont très bons. Ils méritent leur place en finale", dit-il. Reste désormais une marche à dépasser, celle de la finale contre le Sénégal, vendredi prochain. Les Verts ont déjà battu cette équipe coriace lors des matches de poules (1-0). Nul doute qu'ils peuvent encore le faire, eu égard au niveau qu'ils ont montré contre le Nigeria. Belmadi, le cas échéant, entrerait dans l'histoire, écrite en lettres d'or par le regretté Kermali.