Face à l'impressionnant dispositif sécuritaire, les marcheurs ont préféré rallier la place Audin en passant par le boulevard Amirouche et la rue Ferroukhi. Avant de clore leur manifestation, ils ont réaffirmé leur fidélité à la révolution populaire. Hier, c'était leur 21e mardi consécutif de contestation depuis l'entame du hirak. Les étudiants ont, en effet, répondu à l'appel de la marche par "obligation patriotique", bien que certains d'entre eux soient en période de vacances, ou en plein examens de fin d'année. Ils se sont ainsi donné rendez-vous à partir de 10h au niveau du nouveau haut lieu emblématique de ralliement, soit la place des Martyrs, pour débuter la marche en direction de la place Audin. L'impressionnant dispositif sécuritaire habituel était au rendez-vous. Des fourgons et des camions de la police étaient stationnés dans les principales artères d'Alger-Centre. Les étudiants sont donc revenus pour réitérer leur engagement de mobilisation aux côtés du peuple jusqu'au départ des "derniers locataires" du système politique. En dépit de la chaleur caniculaire et du taux élevé d'humidité, les jeunes universitaires ont emprunté le parcours habituel du hirak, en entonnant des chants patriotiques suivis de slogans-tubes chers au mouvement né le 22 février. Ils ont notamment scandé "Hadha echaâb la yourid houkm âaskari min djadid" (le peuple ne veut pas de nouveau d'un régime militaire) ou "Dawla madania layssa âaskaria" (Etat civil, non pas militaire) ou encore "Les étudiants s'engagent, système dégage". Ces refrains résumant les revendications du peuple ont bien résonné entre les vieilles bâtisses érigées tout au long de la rue Bab-Azzoun. Brandissant des pancartes qui traitent des revendications du hirak estudiantin, le cortège composé de plusieurs dizaines d'étudiants, représentant plusieurs facultés et écoles supérieurs de la région du Centre, a marché jusqu'à hauteur de l'entame de la rue Abane-Ramdane où un cordon de policiers s'est mis en place pour empêcher les manifestants de rallier le tribunal. Les étudiants marquent alors une longue halte en scandant des slogans hostiles au chef de l'état-major de l'ANP : "Gaïd Salah, makach ethika, nahitou Bouteflika, dertou el-kaskita" (On ne fait plus confiance à Gaïd Salah, vous avez délogé Bouteflika pour le remplacer par un militaire). "Ça y est, c'est bon, chaâb président". Un autre groupe d'étudiants parade en brandissant un écriteau : "Essyassa oua el âadala laysset min ikhtissas el âaskar" (la politique et la justice ne relèvent pas des prérogatives de l'Armée) ou encore "Libérez les détenus du hirak. Libérez les détenus d'opinon. Libérez les détenus moudjahidine". Les manifestants avancent inlassablement jusqu'à la place Emir-Abdelkader où un étudiant prend la parole pour rassurer le peuple algérien à la veille du 22e vendredi de mobilisation populaire : "Les étudiants restent toujours engagés dans le hirak, malgré toutes les tentatives de casser notre mouvement. Le hirak se porte bien, et rien ne saura nous détourner de notre objectif final : le départ du régime avec tous ses symboles. Nous resterons mobilisés et continuerons à marcher chaque mardi et chaque vendredi." Arrivés à hauteur de l'avenue Khemisti, non loin de la Grande-Poste, où des fourgons de police sont stationnés tout le long de l'avenue, les étudiants reprennent en chœur d'autres slogans de contestation : "Yetnahaw gaâ" ou encore "Dîtes à Gaïd Salah que nous sommes toujours là". Face à l'impressionnant dispositif sécuritaire, les marcheurs ont préféré rallier la place Audin, en passant par le boulevard Amirouche et la rue Mustapha-Ferroukhi. Avant de clore leur manifestation, les étudiants ont réaffirmé leur fidélité à la révolution populaire.