La détermination des étudiants ne faiblit pas. Les jeunes universitaires sont sortis en ce 19ème mardi consécutif pour exiger la libération des jeunes détenus, placés sous mandat de dépôt pour avoir brandi des drapeaux amazighs, et la libération du Moudjahid Lakhdar Bouregâa. Les étudiants et des professeurs d'Université ainsi que des membres de la Société civile ont invité le peuple algérien à investir les espaces publics, en s'imposant avec des grandes manifestations pacifiques, partout à travers le pays, pour le 20ème vendredi qui coïncide avec la fête de l'Indépendance, le 05 juillet. Ils scandaient, haut et fort, le «5 juillet, nous sortirons tous» ou «Tsunami, le 5 juillet prochain». Des slogans qui traduisent l'aspiration du peuple algérien à une «deuxième indépendance», plutôt à une véritable indépendance qui garantira, aux enfants de l'Algérie, de bâtir un Etat de droit civil. Les protestataires se sont indignés contre l'arrestation de Lakhdar Bouregâa, et surtout les propos diffamatoires contre sa personne avec l'objectif de noircir son passé révolutionnaire. Les manifestants ont scandé «Ya Amirouche et ya Si El Haouès, venez voir, les moudjahidine sont dans les prisons de l'Algérie indépendante» ou «Ya Amirouche, Bouregâa est en prison». Le dénonciateur des faux moudjahidine et de la mafia politico-financière et judiciaire, Benyoucef Mellouk, a participé hier, encore une fois, à la manifestation des étudiants en défendant et en demandant la libération du moudjahid Lakhdar Bouregâa, dit-il en regrettant le fait que la «Justice algérienne n'arrive toujours pas à se libérer». Ignorant la démission de Mouad Bouchareb hier, de la présidence de l'Assemblée populaire nationale (APN), les étudiants se sont concentrés sur la nécessité du départ des «2B» restants, Abdelkader Bensalah et Noureddine Bedoui. Aucun incident n'a été enregistré, hier, à Alger, à l'exception d'un petit dépassement entre des policiers et un groupe d'étudiants qui avaient brandi une banderole hostile à Gaïd Salah. La marche des étudiants a été une réussite, de la Place des Martyrs, au boulevard Amirouche, jusqu'à la Place Audin. Et ce, malgré l'impressionnant dispositif sécuritaire mis en place. Les policiers ont simplement accompagné les étudiants lors de marche, en veillant à maintenir la circulation automobile ouverte. Les étudiants n'ont brandi aucun drapeau amazigh, se concentrant sur l'essentiel «le départ du système». Vers la fin de la manifestation, les étudiants scandaient, haut et fort, «c'est fini, l'Algérie est unie».