El Watan Week-end, l'édition hebdomadaire du quotidien El Watan ne paraîtra plus. L'annonce a été faite, jeudi, par le journal. "Nous avons le regret d'informer nos lecteurs que notre édition hebdomadaire ne paraîtra plus", indique le journal dans un communiqué. "Etranglé financièrement, le journal ne peut plus supporter le coût lié à sa production", explique le communiqué. La direction "s'excuse encore une fois auprès de ses lecteurs pour la disparition contre sa volonté de ce média". Dans une déclaration au journal électronique, le directeur de la publication, Tayeb Belghiche, a indiqué que "le journal El Watan vit une situation catastrophique". "Nous avons zéro pub. Nous sommes en train de vendre nos locaux à l'intérieur du pays pour pouvoir maintenir l'équilibre financier. Le départ de Bouteflika n'a rien changé", a-t-il affirmé. Pourtant le gouvernement avait promis, en avril dernier, la transparence et l'objectivité dans l'attribution de la publicité publique, "sans exclusion, ni discrimination aucune entre l'ensemble des médias publics et privés". Le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, avait été chargé d'examiner et de mettre en œuvre les outils et mécanismes juridiques, réglementaires et procéduraux dans l'objectif de sa régulation. Une semaine plus tard, le ministre s'est rendu au siège de l'Agence nationale d'édition et de publicité (Anep) où il a annoncé "la décision de création d'une commission qui se chargera du suivi et de la régulation de la distribution des espaces publicitaires, autant pour le secteur privé que pour les médias publics, de façon démocratique et transparente". Il avait assuré que "tous les médias auront leurs quotas équitablement et sans exclusivité". Mais les vieux réflexes ont décidément la vie dure. En dépit du départ de l'ancien président, Abdelaziz Bouteflika, la situation de la presse n'a pas changé. Elle s'est même dégradée. Des médias sont toujours considérés par les pouvoirs publics comme inéligibles à la publicité institutionnelle au seul motif que leur ligne éditoriale est très critique envers le gouvernement. Le monopole sur le marché publicitaire, via l'Agence nationale d'édition et de publication (Anep), est non seulement maintenu, mais il est aussi utilisé comme moyen de pression contre les journaux. Même les annonceurs privés boudent les journaux critiques de peur des représailles du gouvernement. L'édition du vendredi d'El Khabar cesse également de paraître. "L'arrêt d'El Watan Week-end nous oblige à cesser notre édition du vendredi, nous n'avons pas d'autre choix, car nous partageons les charges. Depuis le début du hirak (le 22 février 2019), beaucoup de kiosques à journaux ferment le vendredi. Donc, il n'était plus possible de distribuer correctement les exemplaires surtout dans les grandes villes comme Annaba, Constantine, Sétif, Alger, Oran et Tlemcen. Les invendus étaient importants surtout pour El Watan Week-end. Notre édition du vendredi n'est pas comme celle d'El Watan. Elle est assurée par la rédaction du quotidien, pas comme El Watan Week-end qui a sa propre équipe rédactionnelle autonome avec toutes ses charges", souligne Messaoud Dekkar, responsable d'El Khabar Week-end, dans une déclaration à TSA.