Les espaces verts et autres jardins publics de la wilaya sont complètement à l'abandon. Les citoyens n'ont aucun endroit pour se détendre. Pis encore, les rares espaces qui existent sont la proie à une dégradation effarante. Aussi bien à Lakhdaria, Aïn Bessam, M'chedallah, Bouira, pour ne citer que ceux-là, les jardins publics se sont transformés en des lieux mal famés, où les délinquants de tous bords ont élu domicile. Les détritus en tout genre s'y entassent au vu et au su de tous. Bref, ces espaces sont tout sauf des endroits de détente et de loisirs. À titre d'exemple, le jardin public Gouizi-Saïd, de la cité des 130-Logements (ex-cité Ouest), en plein cœur du chef-lieu de la wilaya de Bouira, ne cesse de se dégrader. Cet espace de détente s'est transformé, au fil du temps, en un véritable dépôt d'ordures. En effet, des sachets, gobelets et autres emballages en plastique jonchent cette placette. Les haies de petits arbustes qui bordent ce lieu sont complètement saccagées. Les palmiers de type "Washington", plantés aux quatre coins de ce site, sont dans une situation lamentable. Pis encore, le gazon verdoyant qui tapissait cette placette a pris une couleur jaunâtre. Bref, un jardin à l'abandon. Cette situation est qualifiée de grotesque par bon nombre de citoyens interrogés. Pourtant, au début, ce jardin public était promis à un bel avenir, tant son emplacement est idéal, mais aussi de par la qualité de sa conception. L'autre jardin public, celui de Si L'houas, appelé communément "Square", toujours au chef-lieu de la wilaya, commence à perdre de son éclat quelques mois seulement après sa réhabilitation. En effet, ce jardin n'a gardé que le nom, au vu des différents détritus qui s'y entassent et autres dégradations en tout genre. L'insalubrité règne en maître à l'intérieur de cet espace de "détente". Fientes d'oiseaux et autres déjections canines y sont légion. Le même constat est établi dans les communes de M'chedallah, Lakhdaria, Aïn Bessam et Sour El-Ghozlane, où ces endroits sont devenus des dépotoirs à ciel ouvert. Devant cet état de fait, à qui incombe la responsabilité de cette situation des moins reluisantes ? Pour les citoyens, du moins ceux interrogés, les services municipaux sont "coupables" de négligence. En effet, selon les nombreux avis recueillis, les agents d'entretien feraient montre d'un certain laxisme. "Les pouvoirs publics créent des jardins à coups de millions de dinars et finissent par les abandonner (...). C'est malheureux !", fera remarquer un citoyen. Le parc Dounia, seul refuge Seul lot de consolation pour les citoyens, notamment ceux du chef-lieu de la wilaya, le parc Dounia, situé à proximité de la Maison de l'environnement, au quartier des 250-Logements. Ainsi, et en dépit de certains manques en matière d'infrastructures de base, comme des kiosques, des buvettes et autres points de restauration, il fait le plein durant cette période de vacances. La cause ? Il est pour ainsi dire l'un des rares parcs de Bouira qui soit relativement bien aménagé. Vendredi dernier, lors de notre passage sur les lieux, des dizaines de familles sont venues découvrir cet espace. Certes, ce n'est pas Central Park, néanmoins, pour les Bouiris avides de tranquillité et de quiétude, ce petit coin de verdure est déjà un acquis. Cet espace connaît régulièrement une forte affluence des visiteurs venant des quatre coins de la ville de Bouira et d'autres parties de la wilaya. Pour se détendre durant cette période estivale, des familles y affluent afin d'organiser des pique-niques sur l'herbe ou bien laisser leur rejetons s'adonner aux joies de la balançoire, des toboggans et autres jeux installés un peu partout dans ce périmètre. Pour rappel, lors de sa visite à Bouira, Mme Dalila Boudjemaâ, ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, avait fortement insisté sur la mise en place de ce parc. D'ailleurs, la ministre avait procédé à la signature de deux conventions, l'une entre le secteur de l'environnement et l'entreprise Nadhif pour la gestion et l'entretien du parc Dounia. Cet espace devait comporter un grand jardin, un parking, un espace de consommation, une aire de jeux, un amphithéâtre, une esplanade, des étangs, des espaces boisés et divers aménagements. La deuxième a concerné le protocole d'accord signé entre l'APC de Bouira et le centre de formation professionnelle qui aura la charge de l'entretien et de la gestion des jardins et des espaces verts. À vrai dire, on est encore loin des équipements prévus, comme le parking, les kiosques et autres cafétérias, mais toujours est-il que cette aire demeure une véritable bouffée d'oxygène pour les Bouiris en mal d'endroits pour se détendre et se relaxer.