La concertation a été relancée avec le patronat pour appuyer l'investissement. Désormais, les banques sont appelées à être la locomotive devant booster le financement des opérations économiques dans le cadre du processus de privatisation adopté par le gouvernement Ouyahia. Le système bancaire ne fera plus défaut, dira le ministre des Finances, Mourad Medelci, lors d'une rencontre patronat / banque, tenue hier au siège de son département. Grâce à la réforme financière, aux mesures déjà prises et d'autres en cours, une tendance à « l'amélioration » a été enregistrée concernant le financement de l'économie nationale, notamment le secteur privé. Preuve à l'appui, le ministre des Finances dira que les ressources affectées durant l'année écoulée au secteur privé sont à hauteur de 1500 milliards de dinars, tandis que le montant était de l'ordre de 1300 durant l'année 2003. Mieux, l'orateur fera savoir qu'en 2004 le crédit attribué aux opérateurs privés avoisine celui octroyé au secteur public. Toutefois, Medelci reconnaît, sans détours ni faux-fuyants, que tous les efforts consentis demeurent insuffisants. Les institutions financières, selon Mourad Medelci, doivent connaître une «révolution» à la lumière de la réforme en cours soutenue par un certain nombre de mesures prises, mais aussi par des projets de lois des plus importants qui seront soumis incessamment à l'examen de l'Apn. Il s'agit de la nouvelle loi sur les assurances, la titularisation des créances, le capital investissement, le factoring, le leasing et le crédit-bail mobilier et immobilier. Ces lois devront être adoptées avant la fin de l'année en cours, indiqua aussi le ministre. Sans verser dans la langue de bois, le successeur de Benachenhou annonça une tendance meilleure s'agissant de certaines opérations de base à savoir le cadre normatif de l'institution financière, la typologie de la clientèle qui est orientée vers les demandeurs d'emplois et les opérateurs économiques. Par ailleurs, certaines autres opérations sont en cours, notamment celle relative au démarrage effectif du paiement de masse, une action qui faut-il le dire n'est toujours pas en vigueur. La mise en oeuvre de cette opération, considérée comme étant un élément fondamental de la réforme financière et un projet d'envergure nationale, est prévue à partir de l'année 2006. Selon Medelci, le système de gouvernance est appelé aussi à faire sa métamorphose à travers l'élaboration d'un nouveau règlement intérieur. Idem pour ce qui est aussi du système juridique qui, selon le ministre des Finances, va être de plus en plus précis pour permettre aux Pme de fonctionner dans un cadre normatif. «Le nombre des entreprises doit exploser et désormais le commerce extérieur ne doit pas être le poumon mais un secteur complémentaire», a expliqué aussi le ministre. Autre nouvelle mesure, le lancement de l'Agence de garantie d'investissement pour les Pme, devra constituer une base d'appui avec un capital de 30 milliards DA. C'est, en quelque sorte, développa M.Medelci, une banque habilitée à soutenir les petites et moyennes entreprises. Il a laissé entendre également que son département est en train de développer le niveau du capital du marché public. Et de préciser, comme pour mettre en garde les institutions financières, que toute banque qui ne peut pas exercer un bon travail, d'accéder à l'expertise et faire une étude d'évaluation de projet, est vouée à la disparition. Appelé à exposer le point de vue de l'Exécutif, le chef de cabinet d'Ouyahia a instruit les banquiers pour le renforcement de la stabilité du système bancaire, l'accroissement de l'intermédiation bancaire, la mise à niveau des fonctions de base, le renforcement du financement et l'accès aux crédits, la création de sociétés et de fonds d'investissement, la modernisation du système de communication et le développement substantiel du crédit immobilier. Il n'a pas manqué sur sa lancée d'annoncer le lancement des appels d'offres pour l'ouverture du capital du Crédit populaire d'Algérie (Cpa). De son côté, le vice-président de la Banque d'Algérie s'est dit satisfait de la relance du processus de concertation avec les organisations patronales. «Nous sommes à la recherche d'une dynamique économique. D'ailleurs la Banque d'Algérie était au coeur des préoccupations à la suite de l'absence de communication avec le patronat, mais surtout à la suite du climat de tension qui a marqué nos rapports», a-t-il regretté. La remise sur les rails de ce cadre de concertation a suscité la satisfaction des organisations patronales, présentes en force. C'est d'ailleurs le sentiment qu'ont émis MM.Merrakech et N'aït Abdelaziz, respectivement, présidents de la Cap et et de la Cnpa.