Au cours du débat, des représentants du patronat, précisément du Forum des chefs d'entreprise, de la Cap, de la CGOEA, de la Cipa sont intervenus pour interpeller les pouvoirs publics sur la situation dramatique dans laquelle se trouve l'entreprise nationale, et sur la relation tumultueuse qu'elle entretient avec les banques publiques. On a assisté à des tirs croisés contre les banques, qui se résument à une énumération des difficultés d'accès aux services bancaires et des lenteurs dans le traitement des opérations. Le représentant du Forum des chefs d'entreprise, M. Hamiani a relevé qu'il faut en moyenne un an pour qu'une banque publique étudie un dossier d'investissement. En comparaison, il a fallu seulement 21 jours pour une banque étrangère implantée à Alger pour statuer sur un dossier d'investissement. Il a nuancé ses propos en se félicitant des efforts de mise à niveau effectués par les banques. Selon lui, les problèmes fondamentaux des entreprises, ce ne sont pas les banques, mais l'environnement. Un représentant d'Annaba a estimé que les banques ont accusé beaucoup de retard. Il a indiqué que la compensation d'une agence à une autre agence de la BEA dans la même ville a pris 15 à 20 jours. Suit une anecdote édifiante : en constatant l'absence de l'employé au guichet à 9 heures, il a demandé à voir le directeur d'agence, on lui a rétorqué qu'il est allé au café. M. Yousfi de la CGOEA a fait valoir que la modernisation du système de paiement demandera trois ans. La situation des entreprises exige des solutions immédiates, a-t-il ajouté. Dans la foulée, M. Hassani de la Cipa a ajouté que pour sauver le tissu des PME devant l'ouverture du marché, il faut un plan Marshall. Pourquoi ne pas affecter 5 à 10 milliards de dollars du plan de relance sur les 55 milliards de dollars pour la mise à niveau des PME. Un autre représentant a soutenu que l'entreprise algérienne est en train de “couler” du fait de la concurrence déloyale. M. Abbas Turqui a proposé, lui, une commission pérenne constituée de patrons et de banquiers pour solutionner ces problèmes qui affectent la relation entre les deux parties. Une proposition qui sera sans doute avalisée à l'issue de la rencontre. Quant à l'environnement contraignant de l'entreprise, les pouvoirs publics sont de nouveau interpellés. Car il est question de la survie du tissu industriel national. N. R.