L'ancien ministre de la Justice, Tayeb Louh, est désormais dans le viseur de la justice. Un communiqué du procureur du tribunal d'Alger a indiqué, hier en fin de journée, que ses services ont demandé à l'Office national de lutte contre la corruption d'ouvrir "une enquête préliminaire" concernant Tayeb Louh. Il est soupçonné de "faits de corruption" lors de sa gestion du ministère de la Justice. Le concerné est frappé d'une interdiction de sortie du territoire national (ISTN), a annoncé la même source. L'ancien garde des Sceaux, une des figures du régime de Bouteflika, est souvent cité dans des affaires de trafic d'influence ou même de corruption. Très proche du cercle présidentiel et d'autres composantes du pouvoir durant les 20 dernières années, Tayeb Louh était président du Syndicat national des magistrats avant de rejoindre le gouvernement où il est resté de longues années. Pour l'instant, la justice ne précise pas dans quelles affaires est soupçonné Tayeb Louh. Mais sa proximité avec certains hommes d'affaires et l'entourage d'Abdelaziz Bouteflika va être certainement scrutée par les enquêteurs. Le remplaçant de Louh au ministère de la Justice a fourni beaucoup d'efforts pour changer les cadres du département ministériel, les tentacules laissés par l'ancien garde des Sceaux. Son frère, Seïf-Eddine Louh, actuel wali de Saïda, a été entendu, la semaine dernière, dans l'affaire de l'attribution des terres agricoles à l'homme d'affaires, Mahieddine Tahkout. Ali B.