Le Parti des travailleurs mettra en exergue sa position, similaire à celle des signataires du pacte politique de l'alternative démocratique concernant la présidentielle que voudrait imposer le pouvoir. Le Parti des travailleurs (PT) a rejeté, hier, dans le fond et dans la forme, la démarche du panel installé, jeudi dernier, et le dialogue auquel appelle le président de l'Etat, Abdelkader Bensalah. Il demande également la libération des détenus politiques et d'opinion, condition sine qua non pour déterminer l'avenir démocratique du pays. C'est ce qui ressort de la réunion du secrétariat permanent du bureau politique (BP) du Parti des travailleurs qui fustige le processus engagé par le panel des personnalités et M. Bensalah. En effet, le BP du PT considère que "le dialogue auquel appelle le président de l'Etat par intérim tout comme le panel qu'il a installé ont un seul et unique but, celui d'organiser l'élection présidentielle qui signifie une chose : sauvegarder le régime en place saupoudré de quelques réformes. C'est pourquoi les manifestants ont immédiatement rejeté cette manœuvre vendredi dernier et aujourd'hui (hier, ndlr) même lors des manifestations des étudiants". "Le régime ne veut ni une transition démocratique ni une Assemblée constituante. Le dialogue que veut le régime, c'est la confiscation par la police lors du 23e vendredi, de banderoles portées par des militants du PT appelant à la libération des détenus politiques et à une Assemblée constituante souveraine." Le PT mettra en exergue sa position, similaire à celle des signataires du pacte politique de l'alternative démocratique concernant la présidentielle que voudrait imposer Bensalah via ce panel tant décrié par les Algériens, en indiquant que cette élection "que veut imposer le régime ne constitue pas l'issue réclamée par l'immense majorité du peuple algérien (…) Pour le pouvoir en place, il n'est pas question d'intégrer dans les mesures dites de détente les cas édifiants de Louisa Hanoune, secrétaire générale du PT, et du moudjahid Lakhdar Bouregâa". Pour le BP du PT, aucun dialogue n'est possible sans l'ensemble des composantes de la société. Il considère que "le seul dialogue possible, c'est le dialogue entre les Algériens (partis politiques, syndicats, organisations, personnalités, citoyens organisés ou non). Il doit déboucher sur le départ du régime et la mise en route d'un processus constituant souverain associant toutes les couches de la société à cette œuvre de refondation politique, constitutionnelle et institutionnelle", concluant que "c'est cette réponse politique qui permettra de rompre avec toutes les politiques qui ont ruiné la nation et accablé les millions d'Algériens de privations de tout genre". Ces exigences politiques découlent, selon le PT, du "combat héroïque" du peuple pour sa souveraineté. Concernant les détenus politiques et d'opinion, le PT a dénoncé la condamnation à deux mois de prison avec sursis des manifestants qui avaient arboré le drapeau amazigh à Chlef. "Pendant que le régime parle de dialogue, la justice vient de condamner à nouveau deux manifestants par le tribunal de Chlef, après celle de Jijel, qui confirme la criminalisation de l'action politique et de la libre opinion", relève le PT qui déplore, par ailleurs, qu'"à ce jour, aucun détenu politique ni d'opinion n'a été libéré. Pour le PT, la question des détenus politiques est une question-clé qui détermine l'avenir démocratique du pays". FARID BELGACEM