Le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) Mohcine Belabbas a vu dans la sortie d'hier du chef d'état-major de l'ANP, Ahmed Gaïd Salah, une confirmation que celui-ci est le maître du jeu politique en Algérie et, du coup, son départ est une condition à tout dénouement de la crise dans laquelle se débat le pays. "Le vice-ministre de la Défense n'a pas pu se retenir plus d'une semaine pour rappeler qu'il est le seul à la manœuvre. Il vient de révéler et clarifier la mission dont il a chargé ce qu'il est convenu d'appeler le panel", a écrit M. Belabbas dans un post publié hier sur sa page facebook. Et d'ajouter : "Ayant déjà fait perdre beaucoup de temps à l'Algérie, il assène, une fois encore, que son seul objectif à travers cette manœuvre est d'installer un président potiche." Le président du RCD a vu dans les propos durs tenus par le patron de l'Armée sur les jeunes emprisonnés pour le port de l'emblème amazigh une confirmation que c'est lui qui en est le commanditaire. "Récusant les promesses concédées aux membres enrôlés dans le panel sur une prétendue libération des détenus politiques et d'opinions et autres mesures d'apaisement, le vice-ministre s'en prend aux Algériennes et aux Algériens qui manifestent chaque vendredi pour recouvrer leur souveraineté, libérer la justice et réhabiliter l'institution militaire dans ses missions républicaines", a-t-il dénoncé, avant d'ajouter : "Confirmant qu'il est le commanditaire des condamnations de manifestants en violation des lois de la République et de la Constitution qu'il dit défendre, il rabaisse le niveau de tous les dirigeants politiques et suggère que la justice n'est indépendante que quand elle exécute à la lettre ses ordres." Conclusion du président du RCD : "Désormais le seul préalable au dénouement est le retrait de Gaïd Salah comme symbole de l'immixtion de l'armée dans le champ politique." A. C.