Peu de monde a répondu à l'appel du rendez-vous hebdomadaire en ce 24e vendredi de la marche pacifique à Skikda. Un grand nombre a été certainement découragé par la canicule qui sévit et les incendies qui ont rendu l'atmosphère suffocante. Cela n'a pas empêché les irréductibles, ces gens qui n'ont pas manqué un seul vendredi depuis le 22 février, à continuer de manifester. En effet, cette marche a été caractérisée par une décantation pour former deux carrés distincts. Un carré pour les démocrates et l'autre pour les islamistes. Les premiers scandent des slogans qui appellent à un Etat démocratique et républicain et les seconds incluent dans leurs slogans des expressions qui nous rappellent les années 90. Mais tous les deux s'accordent à refuser le dialogue avec le système en place et réclament le départ de Bensalah et du gouvernement de Bedoui. Une salve de slogans hostiles a été aussi lancée en direction du chef d'état-major de l'ANP, Gaïd Salah. Les représentants ont réitéré les slogans du vendredi précédent, surtout "Dawla madania machi âaskaria" (Etat civil et non militaire), "Djeïch chaâb, khaoua khaoua, Gaïd Salah mâa el khaouana" (Armée et peuple entre frères, Gaïd Salah avec les traîtres) et aussi "Hadi joumhouria machi thakana" (C'est une république non une caserne). Tout en exprimant leur ferme volonté de se débarrasser totalement des représentants du système qui continuent à vouloir gérer la phase de transition. Le message des manifestants est clair : "Ya n'touma, ya hna", qui veut dire pas de place pour deux (ou c'est vous ou c'est nous). L'un des manifestants nous dira qu'ils sont déterminés et n'abdiqueront pas quelles que soient les menaces et les intimidations du pouvoir en place.