La politique de la terre brûlée appliquée par les Israéliens en Palestine occupée ne fera qu'exacerber la tension dans cette région déjà à son comble. Habituée à faire usage d'une extrême violence, l'armée coloniale d'Israël ne cesse de pousser au pourrissement. Trois Palestiniens ont été tués hier, par des soldats israéliens dans le nord de la bande de Gaza. Prétextant des tirs de roquette palestiniens lancés depuis la bande de Ghaza sur le sud d'Israël, survenus dans la nuit de vendredi à samedi, l'armée israélienne a abattu 3 Palestiniens en signe de représailles. Le ministère de la Santé à Gaza a dénombré hier matin trois morts dans ces frappes israéliennes. Il s'agit de Mahmoud Adel al-Walaydeh, 24 ans, de Mohamed Farid Abou Namous, 27 ans, et de Mohamed Samir al-Taramsi, 26 ans. Les trois corps, ainsi qu'un blessé, ont été transportés à l'hôpital indonésien de Ghaza, selon le ministère. L'armée israélienne a annoncé avoir tiré à partir d'un hélicoptère et d'un char en direction de "suspects armés de Gaza s'approchant de la barrière" séparant l'Etat hébreu de l'enclave palestinienne. Un avion de combat israélien a frappé au moins trois cibles dans la bande de Ghaza, selon une source de sécurité palestinienne. L'armée israélienne a pour sa part fait état de deux frappes contre des "cibles souterraines" du Hamas dans le nord et dans le centre de la bande de Ghaza. Si ces tirs de roquettes sont les premiers depuis la mi-juillet, ils surviennent toutefois au terme d'une dizaine de journées de tensions dans l'enclave contrôlée depuis 2007 par le Hamas. L'occupation israélienne a multiplié ces dernières semaines les agressions violentes contre la population ghazaouie déjà sous un blocus étouffant. Pour le mouvement Hamas, "les frappes israéliennes sont un message d'escalade et d'agression visant à détourner l'attention des actes courageux en Cisjordanie occupée qui ont déstabilisé Israël et aggravé ses crises internes". Depuis mars 2018, la bande de Gaza est le théâtre le long de la barrière frontalière avec Israël de protestations hebdomadaires pour réclamer notamment la levée du blocus israélien imposé depuis plus de dix ans à l'enclave. Depuis cette date, au moins 305 Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens, pour la grande majorité lors des heurts qui accompagnent ces rassemblements. D'autres sont morts dans des frappes israéliennes, en représailles à des actes de légitime défense en provenance de Ghaza. Vendredi, des milliers de citoyens ont manifesté dans la bande de Ghaza le long de la frontière avec l'Etat hébreu, dans le cadre de la Grande marche du retour. 63 d'entre eux ont été blessés, dont 33 par des balles réelles. Les autorités palestiniennes ont dénombré, parmi les blessés, 17 enfants et 3 femmes.