Dans une vidéo diffusée jeudi sur la chaîne de télévision qatarie Al-Jazeera, le bras droit de Ben Laden, Ayman Al-Zawahiri, a proféré de nouvelles menaces contre Londres et Washington. “Si vous vous obstinez dans cette même politique d'agression des musulmans, vous verrez des catastrophes pires que celles que vous avez connues au Vietnam”, a lancé le chef en second d'Al-Qaïda. Il a exhorté les autorités américaines et britanniques de retirer sans attendre leurs troupes de l'Irak si elles souhaitent éviter d'autres attentats d'envergure perpétrés sur leurs terres. “Si vous ne vous retirez pas aujourd'hui, vous vous retirerez immanquablement demain, mais au prix de dizaines de milliers de morts et beaucoup plus de blessés et d'estropiés”, a précisé Al-Zawahiri. “Vous avez fait couler des rivières de sang dans nos pays. Nous avons donc fait exploser des volcans de colère dans les vôtres. Notre message est clair : vous n'aurez point de salut si vous ne vous retirez pas de notre terre, si vous ne cessez pas de voler notre pétrole et nos richesses et n'arrêtez pas de soutenir les gouvernants corrompus et corrupteurs”, a ajouté le chef terroriste. Il a notamment accusé George Bush et ses deux principaux collaborateurs (la secrétaire d'Etat américaine Condoleeza Rice et son collègue de la Défense Donald Rumsfeld) de mentir à l'opinion publique internationale car, de son avis, “il n'y a pas d'issue (en Irak) sans le retrait immédiat des troupes étrangères présentes dans ce pays”. Ce chirurgien de 54 ans, considéré comme le cerveau de la redoutable organisation de Ben Laden, s'en est également pris au Premier ministre britannique qu'il rend responsable des malheurs de ses concitoyens. “Quant aux Britanniques, je leur dis : Blair vous a attiré la destruction jusqu'au centre de Londres, il (vous) attirera davantage de destructions si Dieu le veut”, a-t-il déclaré sans revendiquer directement les attentats de juillet à Londres. Pourtant, un groupe prétendant appartenir à Al-Qaïda a affirmé être les auteurs des attentats ayant fait 56 morts (dont les quatre kamikazes) le 7 juillet à Londres. Echaudés par des expériences avérées (double attentat contre les Twin Towers de New York et le Pentagone à Washington et les récentes attaques dans une station de métro et contre un bus à Londres), aussi bien Tony Blair que George Bush prennent très au sérieux les dernières menaces d'Al-Qaïda. L'organisation de Ben Laden prend de plus en plus les formes d'un véritable cauchemar pour les deux leaders. S'ils ont réussi bon gré, mal gré à gagner un second mandat, le premier à la tête du gouvernement du Royaume-Uni et le second à la Maison-Blanche, leur cote de popularité ne cesse de perdre des points précieux. La cote du président américain est au plus bas depuis l'annonce, en début de la semaine dernière, de la mort en Irak de 22 marines en un laps de temps très court. Al-Zawahiri a exhorté, par ailleurs, “les oulémas, les intellectuels, les commerçants et les officiers (...) à se rassembler, se concerter en vue de se débarrasser des régimes corrompus et corrupteurs dans la nation islamique”. S. H. et agences