Le président américain et le Premier ministre britannique ont vite fait de réagir aux menaces proférées mercredi par le numéro deux d'Al-Qaïda, assurant que leurs troupes ne quitteront pas l'Irak. Le Premier ministre britannique, Tony Blair, a réagi vivement aux nouvelles menaces d'Al-Qaïda en estimant “totalement révoltant de justifier le terrorisme, comme le fait Al-Qaïda, par le conflit israélo-palestinien ou par la guerre en Irak, alors que ce mouvement tue des innocents en Irak et en Afghanistan”. Dans une conférence de presse qu'il a animée hier juste avant son départ en vacances, il a clairement répondu à Ayman Al-Zahawari qu'il ne cédera pas au chantage et qu'il ne retirera, en conséquence, pas ses troupes de l'Irak. Il s'est engagé à durcir considérablement la loi antiterroriste afin de ne laisser, à l'avenir, aucune marge de manœuvre aux commanditaires et aux auteurs potentiels des attentats. Tony Blair a promis de nouvelles mesures plus radicales pour lutter contre le terrorisme, estimant que “les règles de jeu ont changé” depuis les attentats de Londres, en juillet. “Personne ne doit douter du fait que les règles de jeu ont changé”, a-t-il déclaré. “Ceux qui font les déclarations d'hier sont aussi ceux qui sont d'accord pour tuer des innocents en Irak, des innocents en Afghanistan,et des innocents dans tous les pays démocratiques du monde”, a déclaré Tony Blair. “Et c'est pourquoi, quand ils essaient de justifier leurs actions par l'Irak, l'Afghanistan ou le conflit palestinien, c'est totalement révoltant”, a-t-il ajouté. Le Premier ministre britannique a notamment annoncé que quiconque sera impliqué dans des activités terroristes se verra refuser le droit d'asile en Grande-Bretagne. “Quiconque impliqué dans le terrorisme ou qui y est lié, où que ce soit, va automatiquement se voir refuser l'asile dans notre pays”, a déclaré Tony Blair qui a, par ailleurs, annoncé que son gouvernement envisage de modifier la loi sur les droits de l'homme, qui tient compte de la Convention européenne des droits de l'homme, afin de faciliter l'expulsion de ceux qui incitent au terrorisme. “Les circonstances (entourant) notre sécurité nationale ont à présent changé de façon évidente, et nous pensons que nous pouvons obtenir les assurances nécessaires des pays vers lesquels ces personnes seront renvoyées (...) Assurances selon lesquelles elles ne seront pas sujettes à la torture ou à de mauvais traitements”, a déclaré M. Blair. De son côté, le président américain, George Walker Bush, a déclaré la veille que les déclarations du numéro deux du réseau terroriste Al-Qaïda, Ayman Al-Zawahiri, “montrent clairement que l'Irak fait partie de la guerre contre le terrorisme et que nous sommes en guerre”. Ne voulant nullement montrer qu'il se plie aux exigences du réseau de Ben Laden, le locataire de la Maison-Blanche a affirmé que les Etats-Unis “garderont le cap et finiront leur mission en Irak”. Nuançant quelque peu ses propos, il a promis que les 130 000 soldats américains, déployés en Irak, rentreraient au pays “aussi vite que possible”. Il a précisé qu'il entend par “aussi vite que possible” le moment où “les Irakiens seront prêts à combattre. Quand les Irakiens seront prêts, notre coalition partira”. Il s'est naturellement défendu de prôner une politique qui incite Al-Qaïda à semer la mort sur le territoire de souveraineté américaine. “J'ai dit aux Américains que des gens comme Al-Zawahiri ont une idéologie sombre, étriquée et rétrograde”, a expliqué le président américain. Selon lui, leur but est de “répandre ce point de vue dans le monde, en commençant par le Grand Moyen-Orient”. S. H. et agences