Ni la canicule ni les vacances et encore moins les intimidations n'ont eu raison de la détermination du peuple à poursuivre le chemin vers l'émancipation. Pas de répit pour la révolution pacifique qui va, dès demain, boucler son 28e vendredi de contestation populaire depuis le 22 février dernier. La mobilisation est déjà manifeste sur les réseaux sociaux, grâce auxquels les internautes multiplient les appels à occuper la rue massivement, encore une fois, et faire échouer, ainsi, toutes les tentatives de torpiller le hirak qui en dit long sur la volonté des Algériens à changer les choses quoi qu'il en coûte. C'est d'ailleurs un changement profond que réclame le peuple, las d'avoir subi, durant tant d'années, un système qui a mené le pays à sa ruine faisant fuir ses compétences, muselant son élite, cassant sa classe politique et décourageant, ainsi, toutes les bonnes volontés. C'en est fini, aujourd'hui, de cette crainte pour certains et de cette soumission à la fatalité pour d'autres. C'est, d'ailleurs, comme un seul homme que le peuple algérien se dresse, par millions chaque vendredi, pour revendiquer l'opportunité d'être enfin maître de sa destinée. La déferlante se poursuit encore aujourd'hui sans relâche pour investir la rue dans tout le pays. Ni la canicule ni les vacances et encore moins les intimidations n'ont eu raison de la détermination du peuple qui suit l'actualité avec beaucoup d'attention en faisant preuve de beaucoup de maturité contre toute tentative de faire dévier le hirak de sa trajectoire initial. "Liberté, justice et démocratie" sont les maîtres-mots des marcheurs. En témoignent d'ailleurs les slogans scandés à chaque manifestation et renouvelés, à chaque sortie hebdomadaire, pour coller à l'évolution des événements. Ce vendredi, le dernier avant la rentrée sociale, coïncide avec les travaux du panel qui fait beaucoup parler de lui sans vraiment faire avancer les choses et demeure bien loin de son rôle de rassembleur. Il coïncide aussi avec le refus de permettre à certains d'entamer un dialogue citoyen et de contribuer à la sortie de crise. Il poursuit également les intimidations avec des interpellations qui n'en finissent pas. Au lieu de rassurer, de répondre aux aspirations du peuple, le pouvoir actuel s'entête à aller vers une élection présidentielle dans les plus brefs délais. La réponse est cinglante surtout qu'elle émane de la jeunesse algérienne. Les étudiants ont réitéré mardi dernier la volonté du peuple de décider par lui-même. Ils donnent ainsi le ton à leurs aînés qui, eux, vont sceller le sort d'une Algérie nouvelle et, pourquoi pas, une deuxième république. Pour sa part, Me Abdelghani Badi, en sa qualité de citoyen, d'avocat et de défenseur des droits de l'Homme et connu pour son engagement, résume bien, tout comme ces millions de marcheurs, l'esprit de cette révolte pacifique déterminante pour l'avenir du pays. Il a déclaré la semaine dernière et c'est toujours d'actualité : "Ce 28e vendredi, comme tous ceux qui suivront, confirmera que le hirak qui représente toutes les franges de la société algérienne est synonyme de patience et de détermination à défier ce système qui tente de manœuvrer et d'imposer sa vision en mettant les gens devant le fait accompli." Et de poursuivre : "Le pouvoir refuse le véritable dialogue et verse dans le monologue en dialoguant avec ses propres relais ignorant et refusant les propositions émanant des gens sages et intègres, des activistes parmi la société civile ou encore des forces politiques encore présentes parmi les peuple qui marche." Il conclura sur l'ultime revendication, à savoir que "encore une fois, ce 28e vendredi et tous ceux qui vont suivre, seront, à chaque fois, la confirmation que le peuple algérien refuse la continuité de ce régime".