Fidèles au rendez-vous hebdomadaire et plus que jamais déterminés à poursuivre leur contestation pour réitérer leurs revendications qui, jusqu'à présent, n'ont toujours pas été satisfaites, à savoir le départ des symboles de l'ancien système, l'instauration d'un Etat civil et non militaire, l'édification d'une justice indépendante et surtout le rejet du dialogue et de la concertation menés par le panel sous la houlette de Karim Younès, ainsi que toute élection présidentielle sous le contrôle des représentants du pouvoir en place, à Sidi Bel-Abbès, les manifestants ont scandé à l'unisson hier, 28e vendredi de contestation : "Pas de dialogue avec les gangs", "Karim Younès ne nous représente pas", "Ô Gaïd, écoutez bien, pas d'élection avec les B et pas d'élection avec le gang", "L'Algérie est en danger, il faut appliquer les articles 7 et 8", "Le peuple veut l'indépendance" et "Karim Younès, vous êtes partant. Karim Younès, bientôt, c'est la chute qui vous attend". Comme de coutume, la mobilisation d'hier a été entamée juste après la prière par un rassemblement sur la place 1er-Novembre, où des prises de parole ont eu lieu devant une foule peu compacte et, lors desquelles, les intervenants ont insisté sur leur volonté de poursuivre la pression jusqu'au départ des symboles de l'ancien système, rappelant à l'occasion les articles 7 et 8 de la Constitution qui stipulent que "le peuple est la seule source de souveraineté". À ce propos, les partis de l'ex-alliance présidentielle, en l'occurrence FLN, RND, TAJ, et les deux Chambres (APN et Sénat), qui ont soutenu le président Bouteflika durant tout son règne, ont été eux aussi fustigés aux cris de "Nous réclamons la dissolution des deux Chambres et des partis de l'ex-alliance présidentielle" et "Bensalah, FLN, RND dégagez, les voleurs dégagez". Dans la foulée, les manifestants ont également, et d'une seule voix, scandé "Souveraineté populaire, période transitoire et un Etat civil". Lors de la marche qui les a conduits à travers les boulevards et les ruelles de la ville, les marcheurs ont arboré des banderoles et des pancartes portant des slogans hostiles au pouvoir : "Allez, prenez el-hirak et raccourcissez votre discours", "Votre dialogue signifie partez" et "Un Etat civil et non militaire". Ils ont réitéré leur appel à l'adresse des magistrats : "Où est la justice ? La corruption est devenue monnaie courante."