Kamélia ne veut plus aller visiter ses parents et elle ne veut pas rester à la maison. Le lendemain matin, elle se rend à son travail. Le responsable des finances est surpris de la voir arriver. -Si vous permettez, je voudrais reprendre le travail. Je n'ai pas encore signé mon départ en congé. Cela m'arrangerait de le prendre en été. S'il vous plaît… Le responsable ne pose pas de problèmes. -Puisque vous n'avez pas encore signé votre départ, allez retirer votre demande. Faites vite. Vous aurez une longue journée. Kamélia le remercie. Elle est heureuse de reprendre le jour même. Elle n'a pas une minute à elle. Elle n'a plus le temps de penser à Tewfik. Si elle était partie en congé maintenant, elle n'aurait pas cessé de penser à ce qui leur était arrivé. Nawel l'a appelée pour savoir comment cela se passe entre elle et Riad. Mais ce dernier n'a pas cherché après elle. Pas un coup de fil, pas un message. Elle ne se comprend plus. Elle espère qu'il reviendra à elle. Elle se surprend à regarder autour d'elle en sortant de l'entreprise. Mais aucune trace de lui. Elle rentre chez elle en prenant le bus. Proie à une migraine, elle prend un calmant et s'allonge. Elle finit par s'endormir. "Tewfik ?" C'est bien lui. Son regard plein de tendresse ne la quitte pas. Quand elle s'appuie à son épaule, il en profite pour lui dire des mots doux. Cela lui fait plaisir. Elle rit doucement. Quelle sensation étrange et délicieuse. Elle se sent bien. Elle est comme une fleur exposée au soleil. Tewfik est près d'elle et l'embrasse dans le cou avant de la quitter. Elle décide de le suivre. Elle ira où il ira. Il est le seul qui l'aime sincèrement. Elle ne fera pas la même erreur. Cette fois, elle ne le lâchera pas. C'est le seul qui lui inspire confiance, avec qui elle se sent en sécurité. Après toutes ces années, elle le retrouve enfin. Elle n'allait pas le laisser repartir. "Attends-moi !", crie-t-elle en tendant la main. Elle veut le rattraper, le saisir par le bras mais il s'éloignait d'un pas pressé. Elle court et trébuche, quelque chose la retient par la cheville. Tenant de se dégager, le cœur battant sourdement, elle s'affole car il est déjà loin. Il ne l'entend pas crier. Il ne l'attend pas. Kamélia continue de crier alors qu'il n'est plus qu'une ombre, au loin. Elle pleure, se lamentant de l'avoir perdu une nouvelle fois. "Matebkich, rani hna", entend-elle. Quand elle lève la tête, elle voit un beau jeune homme qui se penche vers elle, un paquet semblable à celui qu'elle a reçu, à la main. "Tiens ! Il est pour toi." "Non. Je n'en veux pas !", crie-t-elle en le repoussant. Kamélia ouvre les yeux brusquement, le souffle coupé alors que son cœur bat sourdement dans sa poitrine. Sans se redresser, elle regarde autour d'elle. Il fait nuit. Elle est sur son lit. Il n'y a personne près d'elle. Ni Tewfik ni cet inconnu. Elle soupire de soulagement, en comprenant qu'elle les avait rêvés.
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