Résumé : Grâce à sa défunte tante paternelle, elle a pu quitter son village natal. Elle a fait une formation de secrétaire et trouvé du travail dans une entreprise d'import-export. À sa mort, elle hérita du studio où elle vit jusqu'à ce jour. Sa mère l'appelle. Kamélia lui parle du colis. Kamélia éloigne le combiné du téléphone pour que sa mère n'entende pas ses sanglots. Elle peut tout de même l'entendre et son inquiétude la touche. -Kamélia, ma fille, écoute-moi ! Ne pleure pas. Je ne supporte pas de te savoir triste. -Je sais, murmure-t-elle. Mais c'est plus fort que moi. Je ne comprends pas le but de celui qui me l'a envoyé. Et puis, qui est-ce ? Qu'est-ce qu'il me veut ? -J'ignore qui a bien pu t'envoyer ce paquet. Mais tu ne dois pas te laisser prendre à son jeu. Je suis sûre qu'il voulait te bouleverser. Kamélia, ma fille, arrête de pleurer. Réponds-moi. Elle essuie ses larmes et rapproche le combiné de son oreille. Sa voix est enrouée lorsqu'elle parle à sa mère. -Je m'excuse yemma. Ce colis m'a surprise et bouleversée. J'ai eu l'impression qu'on a remonté le temps. Je n'ai rien oublié. -Tu te sens encore coupable de sa mort ? Tu n'as pas oublié les propos des mégères du village, en conclut sa mère. Tu dois les oublier. Tu n'y étais pour rien. -Je sais. J'ai le poids des regrets sur le cœur. Je n'ai pas su l'aimer. Je ne savais pas qu'il comptait autant pour moi. -Ma fille, oublie le passé. C'est trop tard. Les regrets ne changeront rien. Il faut te tourner vers l'avenir. Ma fille chérie, tu nous manques. Il faut venir. Depuis que ton père a ouvert sa station d'essence, le restaurant et les chambres d'hôtes, je n'ai plus une minute. Surtout durant les vacances. Je ne dirais pas non à un coup de main. -Yemma, prends d'autres aides-cuisiniers et des femmes de ménage. Des plongeurs. Même si je viens, je ne tarderai pas. Moi, je voudrais qu'on ait du temps pour rester ensemble, dit Kamélia qui a fini par se calmer. Et puis, je ne peux pas prendre un mois de congé. Ce sera juste pour quinze jours. -Hum, j'ai l'impression que tu ne me dis pas tout. As-tu rencontré quelqu'un ? -Oui, mais j'ignore si c'est sérieux. -Tu pourrais l'amener à Tipasa. Je voudrais bien le voir, dit Fathma. Que fait-il dans la vie ? -Il est ingénieur dans une compagnie pétrolière. Il est là un mois sur deux. -Est-il de bonne famille ? Est-il beau ? -Yemma, inutile de rêver, la sermonne la jeune femme. Ne bâtis aucun projet pour nous. Rien n'est sûr, même s'il est beau garçon. Même s'il est issu d'une bonne famille. -D'accord. D'accord, cède sa mère, riant doucement. Mais tu ne peux pas m'empêcher de rêver. Toute mère souhaite voir sa fille se marier et partager son bonheur. -Yemma ! -C'est bon ! J'arrête. Mais je t'en prie, viens nous voir. Et surtout m'aider. Kamélia ne lui dit pas qu'elle a une petite semaine de congé. -Je te promets de prendre mon congé, lors des grandes vacances. Yemma, prends soin de toi et de papa. Je vous aime. Lorsqu'elle raccroche, elle regarde une nouvelle fois sa photo et la remet dans le paquet. Ce qui devait être une journée de repos avait mis son cœur à rude épreuve. Elle le range dans un placard avant de commencer son ménage. Elle veut s'occuper pour tout oublier…
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