Les souscripteurs se sont rassemblés devant le cabinet du wali pour crier leur ras-le-bol. Le nombre important de logements sociaux distribués ces derniers mois ne semble pas diminuer le nombre des demandeurs de logements sans cesse croissant, qui viennent de manière régulière manifester leur colère devant le cabinet du wali ou le siège de la daïra de Constantine situés au centre-ville. En effet, hier encore, des dizaines de demandeurs de logements sociaux de la vieille ville se sont rassemblés dès les premières heures de la matinée devant le cabinet du wali pour crier leur ras-le-bol vis-à-vis des autorités, du retard flagrant enregistré dans la distribution des logements et des promesses non tenues avancées par le wali de Constantine concernant la distribution des logements avant le mois de septembre. Ils sont tous détenteurs de bons de préaffectation qui datent de 2014, comme l'affirme Samir, un des représentants des 943 familles concernées : "Nous disposons de bons de pré-affectation depuis 2014, nous avons payé tout ce qui nous a été demandé par l'OPGI, nous attendons toujours la distribution de nos logements. Cela fait plus de 5 ans que les autorités ignorent nos appels. Trop, c'est trop, on ne sait plus où donner de la tête, on veut juste nos logements. Nous sommes venus aujourd'hui pour rappeler notre cas au wali de Constantine qui n'a pas tenu ses promesses", et d'ajouter : "Nous ne comprenons pas où réside le problème, alors que nos logements au niveau de Massinissa dans la commune d'El-Khroub sont prêts. Personne ne nous explique la situation, même le wali refuse à chaque fois de nous recevoir." Un imposant dispositif sécuritaire a été déployé devant le cabinet du wali. "Un élément de la police m'a violemment poussé, il ne voulait pas que je m'approche du cabinet du wali. Nous ne sommes pas là pour créer des problèmes, nous essayons seulement de faire entendre notre voix au premier responsable de la wilaya", lance un des contestataires qui scandaient des slogans contre le wali de Constantine et le chef de daïra. Ces derniers, selon les protestataires, sont les premiers responsables de cette situation : "Le wali est le premier visé par ce mouvement de protestation. Nous demandons que le problème du logement soit pris au sérieux par lui." Ils ont menacé de hausser le ton et de squatter leur logement si leur problème n'est pas réglé dans les plus brefs délais avant de quitter les lieux en scandant "Watani watani, ayna sakani", "Barakat barakat men elwo'oud el-kadiba". Dans le même contexte, des dizaines d'habitants de Guettar El-Aich (commune d'El-Khroub) ont recouru, hier matin, à la fermeture de la RN3 reliant la wilaya de Constantine à Batna. Des objets hétéroclites, des branches d'arbres et des pneus brûlés ont été utilisés par les protestataires pour barricader cet axe routier emprunté par des milliers d'usagers. En tête des revendications des manifestants, qui se déclarent "oubliés" des opérations de relogement, un quota de logements sociaux surtout, afférents à leurs demandes déposées, selon eux, depuis plusieurs années. Ce n'est que vers midi que les éléments de la Gendarmerie nationale sont parvenus à débloquer la route et à rétablir la circulation.