"Je ne suis pas militaire. Je ne peux pas répondre à un acte civil et citoyen lancé depuis une caserne", a réagi un internaute. La Toile s'est enflammée, encore une fois, après la suggestion de la date de convocation du corps électoral par le chef d'état-major de l'anp, réfutant, plus que jamais, le fait accompli. C'est une profusion de réactions qui a été enregistrée, hier et avant-hier, sur les réseaux sociaux, notamment facebook et twitter, sur lesquels, les internautes ont largement dénoncé la persistance de Gaïd Salah à organiser une élection présidentielle et, donc, à aller à contre-courant des aspirations du mouvement populaire. Les Algériens s'accordent à dire qu'"il n'est pas question d'accepter le fait accompli", estimant que "c'est un retour à l'avant-22 février, et c'est inacceptable". Ils sont d'ailleurs fort nombreux à dénoncer cette façon de procéder, la qualifiant d'"ultime provocation à l'égard du peuple". Dans un post sur facebook, un citoyen ne manque pas de bien résumer la situation : "Il veut nous faire croire que la seule issue à la crise réside dans l'organisation de l'élection présidentielle dans les plus brefs délais, mais en vérité, sa véritable intention est de plonger le pays, une nouvelle fois, dans un coma pour cinquante ans, c'est lamentable." Dans un autre post, un autre internaute ose carrément lancer une pique à Gaïd Salah en l'accusant de se mettre au-dessus de toutes les lois en fixant des dates aussi déterminantes pour l'avenir de l'Algérie. L'occasion pour certains citoyens d'appeler à "la désobéissance civile". Ils sont aussi nombreux à refuser catégoriquement ce qui s'apparente, finalement, beaucoup plus à une injonction qu'à une suggestion. "Je ne suis pas militaire. Je ne peux pas répondre à un acte civil et citoyen lancé depuis une caserne", note un citoyen rejoignant beaucoup d'autres posts qui confirment, si besoin est, le rejet massif par la population de la feuille de route du pouvoir en place. "Vendredi prochain, le peuple exprimera, encore une fois, son refus d'une élection dans les conditions actuelles. Nous ne voterons pas", insistent les internautes, estimant que "le système ne fait que se recycler". Ils se sont aussi interrogés sur le silence de Bensalah et le rôle de l'instance de dialogue et de médiation pilotée par Karim Younès. "Nous ne sommes pas dupes. C'est une commission au service du pouvoir. Honte à Karim Younès de venir ainsi préparer l'élection, alors qu'il se disait aux côtés du peuple et non contre lui." Des commentaires émanant d'internautes qui restent toujours fortement mobilisés depuis le 22 février.