Revigoré à la veille de cette rentrée sociale, le "hirak" compte bien reprendre ses droits dans l'antique Cirta, de par la mobilisation sans faille, illustrée, hier, par les milliers de marcheurs venus des quatre coins de la wilaya. La 28e marche populaire du vendredi à Constantine aura été celle du rejet de tous les desiderata, initiatives et assertions du pouvoir, notamment la perspective d'une élection présidentielle "dans les plus brefs délais". Un rejet catégorique ponctué par une résolution sans faille de milliers de Constantinois tout aussi déterminés qu'il y a six mois déjà. De plus en plus nombreux depuis au moins trois vendredis d'affilée, les marcheurs du "O", en référence à l'itinéraire en forme de boucle emprunté depuis le 22 février dernier par les manifestants des vendredis et mardis au centre-ville de Constantine, donnent l'air de se préparer pour une reconquête de la rue à l'occasion de la rentrée sociale, après avoir laissé apparaître des signes d'essoufflement durant les grandes chaleurs de l'été, sans pour autant lâcher prise. Revigorés donc à la veille de cette rentrée sociale, le hirak compte bien reprendre ses droits dans l'antique Cirta, de par la mobilisation sans faille, illustrée, hier, par les milliers de marcheurs venus des quatre coins de la wilaya et même des villes avoisinantes. Une démonstration qui rappelle celle des premières marches dans cette ville, lesquelles l'ont placée à l'avant-garde du combat pour le changement radical du système politique en place tant il est vrai qu'à travers les slogans et les mots d'ordre qui ont ponctué toutes les marches, l'on décèle à chaque fois des évolutions consécutives aux développements intervenus sur la scène politique et des réactions vigoureuses à toutes les tentatives contre-révolutionnaires du pouvoir et ses relais dans les institutions de l'Etat ou des médias acquis à sa cause. Lentement, la marche d'hier à Constantine ne s'est réellement mise en mouvement que vers 16h, lorsqu'elle a atteint son paroxysme, devenant une gigantesque procession avec l'arrivée massive de citoyens des différents quartiers et recoins de la wilaya. Le panel, Gaïd Salah, les généraux, Bensalah, Bedoui, le gouvernement, les partis et les médias sont passés en revue dans les slogans, chants, banderoles et écriteaux des marcheurs qui y ont mis chacun sa dextérité pour anathématiser les sources du malheur et du statu quo dans le pays. C'était approximativement le même répertoire reproduit sur le même parcours par les étudiants et enseignants des universités de Constantine, il y a trois jours, lors de la marche hebdomadaire de cette communauté, le mardi. "Libérez khawetna ou jibou oulad El-Gaïd'' (libérez nos frères et amenez les enfants de Gaïd Salah), "Djazayer horra démocratia'' (Algérie libre et démocratique) et "Dawla madania, machi âaskaria" (Etat civil et non militaire), "Karim Younès, chiyat el-îssabat" (Karim Younès, le valet du gang), ou encore "Sahafa chiyatine" sont autant de slogans qui ont été scandés par les marcheurs qui ont également observé des haltes pour entonner des chants patriotiques, notamment l'hymne national.