L'appel à la mobilisation lancé sur les réseaux sociaux à la veille de ce 20 Août a été couronné par une large adhésion des étudiants et enseignants qui ont répondu présents, hier, en ce 26e acte de marche de la communauté universitaire à Constantine depuis le début du soulèvement populaire du 22 février dernier. Coïncidant avec la commémoration des 63e et 62e anniversaires des attaques du Nord constantinois, une année jour pour jour avant la tenue du Congrès de la Soummam, le 20 Août 1956, ce rendez-vous hebdomadaire se devait d'être célébré par la communauté universitaire, vive et alerte quand il s'agit de dates qui ont marqué l'Histoire récente de l'Algérie. Des dates que les jeunes manifestants se sont réappropriées à l'occasion de ce 26e round de marches de la communauté universitaire. En effet, c'est à 11 heures que les marcheurs ont commencé à se regrouper sur la place de la Pyramide, munis de drapeaux, de banderoles, d'affiches et de portraits en hommage aux principaux héros de la Révolution, organisateurs du Congrès de La Soummam et aux martyrs de la Révolution de Novembre 1954 qui ont conduit à l'indépendance du pays. Plus nombreux par rapport aux marches précédentes, les étudiants et les enseignants de l'université les frères Mentouri de Constantine sont descendus, une fois de plus, dans la rue, actant pour la 26e fois consécutive, leur marche hebdomadaire. Ils ont réaffirmé pour la circonstance, leur engagement et leur détermination à faire aboutir leurs revendications pour un changement radical du système politique et l'instauration d'une vraie République. En empruntant l'itinéraire habituel, les marcheurs ont scandé des slogans contre le panel de dialogue, l'élection présidentielle et le chef d'état-major de l'armée. "Dawla madania, machi âaskariya", "Gaïd Salah dégage", "Makanech hiwarat maâ el-îssabet", "Karim Younès à la poubelle", "Djazaïr hourra dimocratia", "Y en a marre des généraux" et autres slogans traditionnels tels que "Bensalah dégage, Bedoui dégage" ont retenti tout au long de leur marche. Des organisations estudiantines dont l'Ugel, le MNA, l'Unea en ont pris pour leur grade. À ce titre, les marcheurs ont crié : "Ugel, MNA, Unea, dégagez". Les étudiants, rejoints par de nombreux citoyens, ont fait une halte devant la cour de Constantine puis devant le tribunal pour demander la libération des manifestants arrêtés durant les dernières marches, celle du moudjahid Lakhdar Bouregâa placé en détention provisoire, ainsi que celle de tous les détenus d'opinion et des manifestants incarcérés pour avoir brandi le drapeau berbère. "Libérez khawatna" et "Libérez Bouregâa !", ou encore "Sahafa houra, aâdala moustakila", criaient-ils. Revenant au point de départ de la marche, à savoir à la place de la Pyramide, les étudiants ont chanté l'hymne national avant d'organiser un débat d'une vingtaine de minutes sur les circonstances de la tenue du Congrès de la Soummam avant de se disperser dans le calme tout en scandant "Tahya el-Djazaïr'' sous les applaudissements des passants, les youyous des femmes et les klaxons des automobilistes.