Résumé : Kamélia reste figée un bon moment. Nawel doit lui secouer le bras et la pincer pour qu'elle revienne sur terre. Kamélia et l'inconnu échangent des regards admiratifs. Elle est bien déçue de voir une jeune fille arriver et s'asseoir avec lui. Le temps de quelques minutes, elle en a oublié Riad. -Ma chère, on a une pause d'une demi-heure seulement, dit Nawel, alors que le serveur apportait leurs pizzas. Merci. -Tu as raison, répond Kamélia. Bon appétit. Elles déjeunent silencieusement. Kamélia ne cesse de penser à son rêve. Elle sent que quelque chose lui échappe. Elle en est perturbée. -Ecoute ma chère, ce n'est pas parce que tu as rêvé de ce bel inconnu que tu dois te fier à lui. N'oublie pas que tu es déjà avec quelqu'un. Tu n'as pas le droit de lui faire ce coup bas. Et puis, il y va de ta réputation. De ton honneur. -Oui, oui, je sais tout ça. -Alors arrête de regarder dans sa direction, la prie Nawel. C'est vrai qu'il est plus charmant et plus attirant, mais Riad ne mérite pas ça. La jeune femme pense qu'il a réussi en un court instant à la toucher, à la bouleverser même. Riad a beau l'aimer, il manque quelque chose dans leur relation. Peut-être même l'essentiel ? Elle se pose la question. -Si tu as fini, on y va, dit-elle à Nawel, tenant à quitter l'endroit rapidement. Je vais régler nos consommations. Une fois que c'est fait, les deux amies et collègues quittent la pizzeria. Kamélia n'a pas regardé en arrière. Elle se rappelle qu'avec Riad, elle n'est pas tombée sous son charme instantanément. Il prenait le même bus qu'elle quand il était là en congé. Elle avait l'habitude de lire un livre durant le trajet jusqu'à l'entreprise. Un peu pour la provoquer, le lendemain, il s'asseyait en face d'elle, le même livre entre les mains, lui jetant des coups d'œil parfois. Un jour, elle se rappelle être arrivée en retard et lui avait déjà pris place, le livre à la main. Il la lui avait cédée et remis le livre où il avait écrit son numéro de téléphone et son adresse. C'est ainsi qu'ils ont commencé à se parler, à se lier d'amitié. Ce sentiment s'était transformé en amour. Si les premiers mois il ne s'était pas montré entreprenant, ces deux derniers mois il la gênait en lui parlant de ces envies, de ces rêves de se marier avec elle. Il n'avait jamais compris pourquoi elle n'arrivait pas à tourner la page de ses fiançailles avec Tewfik. Lors de leur dernière sortie, il avait tenté de l'embrasser et sa réaction l'avait bien refroidi. Plus aucune nouvelle de lui depuis. Si lui il l'aimait très fort, ce qu'elle éprouvait pour lui était de l'amitié. Elle espérait que son sentiment se muera en amour. Lorsqu'elle arrive à son bureau, la standardiste l'appelle pour lui dire qu'elle avait reçu deux appels. -C'était un homme. Il parlait doucement. Quand j'ai demandé son nom et un numéro où le joindre, il a raccroché. -C'est sûrement Riad, dit-elle à Nawel. Je vais le rappeler. Le téléphone sonne une seconde fois. L'agent à la réception lui demande de venir. Elle s'y rend sur-le-champ et s'étonne qu'il lui remette un courrier. Elle reconnaît l'écriture de Riad. Kamélia se voie comme une marionnette entre les mains du destin. Il continue de s'acharner sur elle. Si Riad a pris le temps de lui écrire, c'est parce qu'il en avait gros sur le cœur. Elle devine sans même l'avoir ouverte que c'est fini entre eux. (À SUIVRE) T. M. [email protected] Vos réactions et vos témoignages sont les bienvenus.