Résumé : Kamélia est avec Tewfik. Elle est heureuse de le retrouver. Elle est décidée à le suivre mais il s'éloigne rapidement. Elle a beau crier, il ne l'entend pas. Elle le pleure. Un inconnu veut lui remettre un paquet mais elle refuse. Quand elle se réveille, il lui faut un moment pour réaliser que ce n'était qu'un mauvais rêve. Kamélia allume la veilleuse et se redresse lentement. En passant la main sur ses yeux, elle se rend compte qu'elle avait pleuré. La gorge serrée, ce mauvais rêve a laissé un goût amer dans sa bouche. Après tous ces mois de sommeil profond, sans rêve, sans souvenir d'en avoir fait un, elle a retrouvé celui qui avait tout fait pour qu'elle l'aime. L'instant rêvé lui a paru si réel. La sensation ne s'est pas encore toute volatilisée. Son cœur bat encore très fort. Ses yeux la brûlent encore. Kamélia les referme, comme pour rattraper son image. Elle voudrait retenir cette sensation de bonheur qui lui filait entre les mains, l'abandonnant à la solitude et au silence de son studio. Kamélia fronce les sourcils et ferme les poings comme pour en retenir un peu. Rien qu'un peu, souhaite-t-elle au plus profond d'elle-même. Mais elle est bel et bien réveillée. Elle est dans la vraie vie. Elle entend le tic-tac régulier de son réveil. Elle y risque un coup d'œil et voit qu'il est près de cinq heures. Avec un soupir, elle repousse le drap et quitte son lit. À quoi bon s'y attarder puisqu'il ne tardera pas à sonner ? Elle avait prévu de se lever tôt, pour arriver à son poste avant huit heures. Après avoir pris une douche, elle se fait du café. Elle le boit debout, en regardant par la fenêtre la rue s'éveiller, passant du café qui ouvre ses portes au boulanger qui soulève son rideau de fer. L'odeur des croissants vient titiller ses narines. Le bruit de son estomac qui crie famine lui rappelle qu'elle s'est endormie sans avoir dîné. Elle se prépare à partir à son travail. Elle passe en premier chez le boulanger et achète des petits pains, tout droit sortis du four. Elle prend un taxi pour se rendre à son travail. Nawel arrive en même temps qu'elle. Elle a apporté du café. Elles s'enferment dans le bureau, le temps de déjeuner tranquillement. C'est aussi l'occasion, pour son amie, de demander des nouvelles. Elle voit d'un mauvais œil le silence de Riad. -Tu n'aurais pas dû le repousser, lui reproche-t-elle. C'est un bel homme. Cela faisait des semaines qu'il attendait de sortir avec toi, et toi, pour un baiser, tu as réduit à zéro tes chances de te marier. Tu aurais dû mettre le grappin dessus. -Il aurait pu attendre que je sois bien dans ma tête. Ecoute, c'est mieux ainsi. On s'est séparés sans cris, sans larmes, sans rancune. -Je ne te comprendrais jamais. -Un jour, je te raconterais, promet Kamélia. Allez, va à ton bureau. J'ai beaucoup de travail aujourd'hui. -Moi aussi. On déjeune ensemble ? On se retrouve à la pizzeria à midi trente ? Kamélia acquiesce de la tête. Elle se consacre à son travail pendant toute la matinée. Parfois, les souvenirs de ce rêve étrange lui reviennent et cela la perturbe au point où son responsable finit par le remarquer. -Quelque chose ne va pas ? -Non. -Allez, faites une pause. Sortez vous aérer un peu. Kamélia ne se fait pas prier. D'ailleurs, c'est l'heure du déjeuner. Comme prévu, elle se rend à la pizzeria et commande un jus, en attendant l'arrivée de Nawel. Sa table est face à l'entrée. Alors qu'elle surveille l'arrivée de son amie, elle voit un homme entrer. Elle clignote des yeux plusieurs fois. L'apparition est toujours là. Elle n'en revient pas. C'est le jeune homme qui l'a visitée dans son rêve. Elle s'est figée à cette évidence. Si bien qu'elle ne voit pas Nawel arriver.
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