La démission surprise du ministre des Finances, Benjamin Netanyahu, perçue comme une manœuvre politique, ne devrait pas modifier le calendrier du retrait de la bande de Gaza, que le Premier ministre israélien Ariel Sharon veut mettre en œuvre dans moins de dix jours. Netanyahu a quitté le gouvernement pour se positionner comme prochain chef du Likoud dans la bataille qui l'opposera dans quelques mois à Sharon. Son coup de gueule avec ses diatribes contre le retrait de Gaza n'est que la première étape dans la campagne électorale pour le siège de Premier ministre. Sharon s'étant placé au centre, au contact des travaillistes qui ont rejoint son gouvernement et sous les pressions de la Maison-Blanche, le Likoud risque d'autant plus de le lâcher qu'il est rattrapé par les affaires de corruptions et concussions, menées par ses propres enfants. Netanyahu estime la voie ouverte pour reprendre le panache de la droite dont il a toujours été un porte-parole exemplaire. Netanyahu, élu Premier ministre en 1996, avait dû céder sa place en mai 1999 après une sévère défaite face à Ehud Barak, chef du Parti travailliste. Il avait ensuite perdu la bataille de la présidence du Likoud contre Sharon, devenant ministre de ce dernier. Mais, l'ancien Premier ministre n'a jamais caché son ambition de revenir à la première place. Netanyahu, hostile au retrait, de Gaza pourrait encourager des nervis du Likoud à allumer le feu pour s'imposer. D. B.