n Plusieurs dizaines de citoyens se sont rassemblés, hier en fin d'après-midi, sur la place des Martyrs de la ville de Bouira, afin de dénoncer "le passage en force" du pouvoir et exprimer leur rejet de l'élection présidentielle du 12 décembre prochain. En effet, munis de pancartes et autres banderoles où il était mentionné entre autres "Bensalah dégage", "Non aux élections de la honte" ou encore "Pas d'élections avec la bande", ces citoyens ont exprimé leur rejet du processus électoral engagé par le chef de l'Etat et appuyé par le chef d'état-major. "La convocation du corps électoral est un énième affront fait à la volonté populaire", soulignera un manifestant. D'autres, à l'image de Djamel Aïssaoui, leader du mouvement populaire à Bouira, a mis en surbrillance que le pouvoir en place tente par tous les moyens de "se renouveler de l'intérieur". "Cette élection, comme celles d'avril et de juillet, sera annulée", a-t-il pronostiqué. Les manifestants d'hier, tout au long de leur rassemblement qui a duré plus d'une heure, ont réaffirmé leur volonté de faire échouer le scrutin du 12 décembre. Fait inhabituel lors du rassemblement d'hier à Bouira, le leader du parti de Talaie El-Houriat, Ali Benflis, a été copieusement conspué par les protestataires. Ces derniers lui reprochent notamment ses déclarations qui seraient, selon eux, "favorables" au vote organisé par le pouvoir. "Ali Benflis n'a rien à envier à Karim Younès. Il a été laminé par l'ancien système et, aujourd'hui, il veut prendre sa revanche sur le dos du peuple ! Tous ceux qui veulent se présenter à ces élections finiront comme ce système : dans la décharge de l'histoire", a conclu M. Aïssaoui.