Après les étudiants de l'université Mouloud-Mammeri qui ont déjà repris le chemin de la lutte au premier mardi de la rentrée sociale, voilà que les travailleurs communaux de la wilaya de Tizi Ouzou ont, eux aussi, renoué, hier, avec leurs marches du mercredi pour le changement radical du système, qu'ils avaient suspendues depuis fin juillet dernier, tout en continuant, toutefois, à observer une journée de grève par semaine. Ils étaient, en effet, des centaines de travailleurs des collectivités locales à prendre part à cette marche, qui se veut une réaffirmation de l'attachement des communaux aux revendications du peuple, à savoir le changement radical du système qui a livré la plupart d'entre eux à la précarité. La foule s'est ébranlée, à 11h, sous une pluie battante, de l'entrée du campus Hesnaoua pour suivre l'itinéraire habituel de toutes les autres marches, à savoir celui qui mène jusqu'à la place de L'Olivier via le centre-ville. Tout au long de l'itinéraire de cette marche, les centaines de travailleurs communaux, affiliés au Snapap et venus de quasiment toutes les municipalités de la wilaya, comme le montraient si bien les banderoles et pancartes brandies, reprenaient pêle-mêle les slogans de la révolution populaire. C'est tout naturellement par le rejet de l'élection présidentielle du 12 décembre prochain que ces manifestants ont entamé leur marche. "Ulac l'vote ulac", "Makanch intikhabat ya el-îssabat" scandait en chœur la foule, avant d'enchaîner avec "Ça y est, c'est bon ! Chaâb président". Tout en avançant vers le centre-ville, les manifestants scandaient également "Pouvoir assassin", "Les Algériens d Imazighen, Gaïd dez mâahoum", "Chaâb yourid tetnehaw gaâ", "Gaïd Salah, Bensalah, errahlou", "Madania machi âaskaria" et bien d'autres slogans encore. Tout comme pour toutes les autres marches, les communaux ont joint leurs voix à celles qui réclament la libération des détenus d'opinion et ce, en scandant par intermittence "Libérez les otages". À noter que si à travers toutes les communes de la wilaya les travailleurs communaux ont reconduit la journée de grève chaque mercredi, l'APC du chef-lieu de wilaya de Tizi Ouzou a été, quant à elle, paralysée, hier, pour la quatrième journée consécutive, soit depuis dimanche dernier. Les centaines de travailleurs de cette plus importante APC de la wilaya ont recouru à cette grève pour protester contre le passage à l'acte du pouvoir, qui n'a pas hésité à convoquer le corps électoral.