L'arrestation a été dénoncée par des formations politiques, des syndicalistes, le comité national pour la libération des détenus et des animateurs du mouvement populaire. Le journaliste et activiste politique Fodil Boumala est en détention provisoire depuis jeudi. C'est le juge d'instruction près le tribunal de Dar El-Beïda qui a décidé de cette mesure contre le prévenu. Il est accusé d'avoir "diffusé des tracts portant atteinte à l'unité nationale", selon son avocat, Me Abdelghani Badi. Fodil Boumala, figure emblématique du mouvement du soulèvement contre le système, a été arrêté mercredi soir à proximité de son domicile par des éléments des services de sécurité. Il a été présenté le lendemain devant le procureur du tribunal de Dar El-Beïda, qui a décidé de le présenter devant le juge d'instruction du même tribunal. Ce dernier a finalement placé Fodil Boumala en détention préventive. L'arrestation de Fodil Boumala a été dénoncée par des formations politiques, des syndicalistes, le comité national pour la libération des détenus, des animateurs du mouvement populaire et par des citoyens, notamment sur les réseaux sociaux. Cette arrestation et cet emprisonnement sont considérés "comme une tentative de décapiter" le mouvement pour "en finir avec la contestation citoyenne", écrivent des internautes. L'incarcération de Boumala est la troisième en quelques jours, après celle de Karim Tabbou et de Samir Belarbi, tous animateurs du mouvement populaire. La similitude des griefs retenus contre ces détenus, à savoir atteinte au moral des troupes pour Tabbou, atteinte à corps constitué pour Belarbi et distribution de tracts portant atteinte à l'unité nationale pour Boumala, confirme, on ne peut mieux, l'acharnement du pouvoir contre des animateurs du mouvement populaire. Ces arrestations entrent, décidément, dans un plan global qui vise l'affaiblissement du mouvement. Elles interviennent dans une conjoncture où le pouvoir en place multiplie les tentatives et les manœuvres pour en finir avec la contestation. Des manœuvres qui ont été accentuées après la convocation du corps électoral pour une élection présidentielle contestée et qui font suite à celles qui ont ciblé, durant plusieurs vendredis, les manifestants qui brandissaient l'emblème amazigh, particulièrement dans la capitale. Plusieurs jeunes du hirak croupissent en prison depuis plusieurs semaines. Des détentions que les défenseurs des droits de l'Homme, l'opposition politique et les organisations de la société civile ne cessent de qualifier d'arbitraires. Mohamed Mouloudj