Après plus de deux mois d'absence, la communauté estudiantine reprend son engagement en faveur des revendications populaires. Ainsi, hier, dans le cadre du 31e acte de la révolte estudiantine contre le système et ses symboles, des centaines d'étudiants ont battu le pavé pour dire "non à l'élection de la honte" prévue le 12 décembre prochain. Pour les protestataires, aucune échéance électorale ne peut se tenir avec "les résidus" du système. "Ceux qui disent que nous sommes contre Gaïd Salah se trompent, nous n'avons rien contre lui, ni contre l'institution qu'il dirige. Nous nous opposons à sa vision, car nous estimons qu'elle va à l'encontre des aspirations du peuple et sa principale revendication : le départ de tout le système", affirment les protestataires. D'autres ont déploré la "surdité" et la "cécité" du pouvoir quant aux revendications populaires. "Nous en sommes à notre 31e semaine de manifestations, et ce système s'entête à aller vers des élections que le peuple rejette", déplore une étudiante, brandissant une pancarte sur laquelle était écrit : "Oui pour la transition, non aux élections de la honte." Durant leur marche qui les a conduits du pôle universitaire jusqu'au siège de la wilaya, les manifestants n'ont eu de cesse de scander des slogans hostiles au pouvoir en place : "Bedoui dégage", "FLN dégage !", "Le peuple veut la chute du régime" ou encore le traditionnel "Pouvoir assassin". Par ailleurs, les avocats ont organisé, hier, un rassemblement devant la cour de justice, suivi d'une marche qui les a menés vers le siège de la wilaya, et ce, en réponse au mot d'ordre de l'Union nationale de l'ordre des avocats (Unoa). En effet, ils étaient plusieurs dizaines de robes noires à se rassembler à l'intérieur de la cour de justice, munis de pancartes où on pouvait lire notamment : "L'organisation des avocats de Bouira pour une solution politique", "La défense, la voix du peuple", "L'avocat défenseur des libertés". Ainsi, les représentants de la défense ont, une nouvelle fois, appelé le gouvernement de Bedoui à démissionner. "Nous réitérons notre engagement en faveur du peuple et ses revendications et demandons à M. Bedoui ainsi qu'aux membres de son gouvernement illégitime de démissionner", a souligné la bâtonnière de Bouira Mme Sidhoum. Cette dernière a également mis en exergue le rejet de l'élection présidentielle du 12 décembre prochain. "Nous sommes contre cette élection qui est un pied de nez et une provocation à l'encontre de tout un peuple", a-t-elle tenu à préciser. RAMDANE BOURAHLA