Plusieurs milliers de personnes ont défilé, hier à Béjaïa, en réponse à l'appel de la communauté universitaire, qui en est à sa 31e marche hebdomadaire, mais aussi des Forces de l'alternative démocratique de Béjaïa, qui ont appelé, dans un récent communiqué, à une grève générale et à une marche populaire. Bien que la grève ait été très peu suivie, particulièrement au chef-lieu de wilaya, mais aussi à Akbou et dans les régions du Sahel, la marche, quant à elle, a drainé des milliers de personnes au point que certains l'ont comparée à celles du vendredi. La mobilisation pour le départ du système, contre l'élection du 12 décembre prochain et pour la libération des détenus d'opinion faisait l'effet d'un raz de marée pour un mardi, habituellement moins imposant. La marche des étudiants a démarré depuis le campus de Targa Ouzemour, avant d'être rejointe par celle, organisée à l'appel des Forces de l'alternative démocratique. Le long de l'itinéraire, des groupes de personnes, dont beaucoup de seniors, se placent à l'ombre, qui à Aâmriw, qui à la cité Daouadji, qui à la cité Nacéria ou devant le siège de la wilaya, afin de rejoindre la procession, qui grossissait au fur et à mesure qu'elle avançait. Les manifestants, qui ont déployé les emblèmes national et amazigh, ont scandé : "Pas de vote avec l'îssaba" (Pas de vote avec la bande maffieuse), avant de s'en prendre au chef d'état-major et au commandement militaire, qui demeurent, selon eux, sourds aux revendications populaires. "Wallah ma rana habsine" (On s'engage devant Dieu, on ne s'arrêtera pas), "Dawla madania machi âaskaria" (Etat civil, non militaire). Les marcheurs ont, par ailleurs, appelé à la libération de Lakhdar Bouregâa, de Karim Tabbou et de Fodil Boumala, mais aussi de tous les détenus d'opinion. Certains ont manifesté avec leurs photos. Sur des pancartes, il était écrit : "Libérez Karim Tabbou", "Liberté pour les otages", en l'occurrence "les détenus d'opinion" et ceux arrêtés pour le port de l'emblème amazigh. M. OUYOUGOUTE