Les commerçants de Tizi Ouzou montent au créneau pour exprimer leur inquiétude quant à la situation préoccupante qu'ils vivent depuis plus de vingt mois. Au moment où le marché illicite du trabendo prend de l'ampleur à Tizi Ouzou en mettant à profit la situation particulière qui règne depuis près de dix ans en Kabylie, l'Association des commerçants de Tizi Ouzou monte, une fois de plus, au créneau pour lancer un SOS tout en dénonçant “les tentatives de manipulation exprimées ces derniers temps visant à réduire la solidarité des commerçants de Tizi Ouzou à une simple “peur””, pouvait-on lire d'ailleurs dans une déclaration rendue publique, hier, par l'ACCTO. “C'est dans un contexte social, en pleine déliquescence, caractérisé par des grèves à répétition, un climat d'insécurité et le retour offensif du trabendo qui ne cesse de gangréner l'activité commerciale” que le bureau de l'ACCTO a tenu une première réunion-bilan de l'année 2002. Tout en faisant part de “l'inquiétude grandissante des commerçants de Tizi Ouzou quant à la situation préoccupante vécue par cette frange de la société depuis plus de vingt mois, il va de soi que les commerçants de Tizi Ouzou sont solidaires de leurs concitoyens et que toute revendication exprimée par ces derniers est à soutenir, néanmoins les commerçants ne doivent pas être seuls à subir les effets néfastes induits par ces revendications”, pouvait-on encore lire dans cette même déclaration. Tout en rappelant aussi que “les commerçants de Tizi Ouzou ont, de tout temps, joué un rôle prépondérant dans la vie publique de la région et ce, depuis avril 1980”, l'ACCTO se félicite des dernières mesures de dégrèvement accordées aux commerçants soumis au régime du forfait mais elle interpelle les pouvoirs publics sur le phénomène alarmant du trabendo qui transforme toute la ville de Tizi Ouzou en un bazar à ciel ouvert où “même les produits périssables se vendent sur le trottoir sans que cela inquiète les services concernés”. Pour conclure, l'ACCTO réitère sa volonté d'agir dans l'intérêt exclusif des commerçants “en dehors de toute sensibilité politique”, tout en demandant la libération des détenus. Enfin, il est à noter que le comité de quartiers de la Zone des dépôts de Tizi Ouzou a tenu à nous faire parvenir une autre déclaration pour confirmer que ladite “zone” est “totalement livrée à elle-même depuis sa création”. M. H.