Les citoyens ont, une nouvelle fois, dénoncé l'élection que le pouvoir tente d'organiser le 12 décembre prochain. Pour les quelques milliers de manifestants qui ont envahi les artères principales de la capitale oranaise, la présidentielle vise à "régénérer le système" contre lequel les Algériens sont justement sortis un certain 22 février. "Tous ceux qui prétendent se porter candidats font partie du pouvoir dont nous voulons nous débarrasser. Les Tebboune, Benflis, Belkhadem ont tous sévi sous l'ère Bouteflika. Ils ont été ministres et Premiers ministres et ont appliqué ses directives, ils ne peuvent pas aujourd'hui prétendre avoir été victimes du système ou représenter le hirak !", ont dénoncé les manifestants en scandant des slogans hostiles à ces figures du système honni qui s'apprêtent à se présenter au scrutin. Convaincus que l'élection présidentielle de décembre "vise à sauver le pouvoir", les manifestants ont d'ailleurs exhumé l'un des premiers slogans de la révolution, lorsque l'on s'apprêtait à faire passer le 5e mandat. "Macanch el-khamssa ya Bouteflika", ont-ils scandé au départ de la marche place du 1er-Novembre. "Nous avons compris que l'élection qu'ils veulent imposer servira uniquement les intérêts du système que nous combattons. C'est, par conséquent, un prolongement de la vie d'un régime que nous rejetons et contre lequel nous allons continuer de nous battre", a déclaré un hirakiste de la première heure pendant que des manifestants scandaient leur détermination à lutter jusqu'à l'aboutissement de leurs revendications. "Nous ne craignons ni les arrestations ni la prison et nous ne cesserons notre combat que lorsque la volonté du peuple sera appliquée. Et le peuple exige qu'ils partent tous !", ont assuré les manifestants. Les menaces proférées par le chef d'état-major de l'armée contre ceux qui s'opposent à l'organisation de l'élection présidentielle n'ont pas eu l'effet escompté sur les Oranais./ "S'ils n'étaient pas aussi déconnectés de la réalité, ils auraient compris que nous ne nous contenterons pas de demi-mesures. L'Algérie que nous voulons, nous la construirons sans eux et malgré eux. Ils doivent admettre cette réalité : le peuple s'est réveillé, il est souverain et il leur dit tetnahaw gaâ", a résumé un manifestant.