Fidèles à leur engagement contre le pouvoir en place, les Annabis sont descendus par milliers dans la rue, hier, pour dire non à l'élection présidentielle que tente d'imposer celui-ci le 12 décembre prochain. Venus de tous les quartiers de la ville, dès la fin de la prière, les habitants de la ville côtière se sont rassemblés dans le calme devant le siège de la wilaya avant de marcher pacifiquement vers le Cours de la Révolution, lieu où se sont déroulées toutes les manifestations pour le changement depuis le 22 février dernier. Une fois arrivée à hauteur du palais de justice, la foule a marqué une halte de quelques minutes pour entonner à tue-tête et comme un seul homme l'hymne national Qassaman puis scander "Makanch intikhabat mâa l'îssabat" (Pas d'élection avec les malfaiteurs) et "Libérez lmassajin" (Libérez les détenus d'opinion). Les manifestants, dont le nombre dépassait les quatre mille, voire bien plus, à 15h, ont ensuite fait le tour de la place centrale en criant leur désaveu du général-major Ahmed Gaïd Salah, accusé directement de vouloir réhabiliter le régime honni de Bouteflika à travers ses anciens collaborateurs. Hommes et femmes de tous âges et de toutes conditions sociales ont ainsi fait écho aux meneurs de la marche, qui clamaient au moyen de portevoix et aux sons des derboukas : "Asmaâ ya l'Gaïd ouallah mana m'votyine ! Ouallah mana habsine", littéralement Ecoute Gaïd, nous jurons que nous ne voterons pas et ne nous arrêterons pas de manifester ! Un slogan qui ne laisse plus aucun doute sur la détermination de la population d'Annaba dans son ensemble à ne plus faire marche arrière dans le combat pour l'instauration d'une république réelle et d'un Etat de droit qu'il ne cesse de réclamer, depuis plus de sept mois.