La population de Tigzirt, au nord de la wilaya de Tizi Ouzou, a réinvesti la rue, jeudi, pour réclamer la libération de tous les détenus d'opinion, dont Acherfouche Amar, un natif de la région, arrêté à Alger en possession de l'emblème amazigh. Les manifestants se sont donné rendez-vous, comme à l'accoutumée, sur la place des Martyrs, au centre-ville, d'où la marche s'est ébranlée à 10h30, pour se diriger vers le tribunal où un sit-in a été organisé. Sur tout leur parcours, les manifestants, qui ont profité de cette occasion pour réaffirmer leur rejet de la présidentielle du 12 décembre prochain, ont repris les slogans habituels de la rue, à savoir : "Dawla madania machi âaskaria", "Ulac l'vote ulac", "Libérez les otages", "Libérez la justice", "Yetnehaw gaâ", "Gaïd Salah dégage". Les manifestants ont également brandi des banderoles sur lesquelles on pouvait lire : "Libérez les détenus", "Libérez Amar Acherfouche" et "Libérez les otages". La veille de la marche, au village Tifra, d'où est originaire Acherfouche Amar, les villageois ont organisé une assemblée générale pour exprimer "haut et fort leur solidarité agissante avec les détenus d'opinion, en particulier Amar". L'occasion pour eux d'affirmer que "si le fond du combat demeure le dénominateur commun à tous les Algériens, la forme peut encore être améliorée pour mieux organiser la solidarité pour faire aboutir le combat qui consiste à sortir le pays de ce gouffre dans lequel il s'enfonce depuis 1962".