L'ONG n'a cessé d'appeler les grandes puissances à stopper leur livraison d'armes au Caire, accusant le régime d'al-Sissi de détention abusive des opposants depuis 2013. L'ONG de défense des droits de l'homme Human Rights Watch (HRW) a dénoncé hier, dans un communiqué publié sur son site, l'arrestation par les autorités égyptiennes de manifestants pacifiques. Alors que l'Egypte parle officiellement de 1000 arrestations effectuées après la première manifestation anti-Sissi du 20 septembre, Human Rights Watch évoque pour sa part près de 2000 personnes arrêtées. "Les autorités égyptiennes ont arrêté près de 2000 personnes lors d'une vague de répression à l'échelle nationale, en réponse aux manifestations anti-gouvernementales qui ont débuté le 20 septembre 2019", a déclaré HRW, en appelant à leur libération. "Les autorités devraient respecter le droit de manifester pacifiquement en évitant tout recours à la force excessive. Le gouvernement devrait aussi libérer toutes les personnes arrêtées uniquement pour avoir exercé pacifiquement leurs droits", a déclaré cette organisation. Dans son document, l'ONG Human Rights Watch s'est également alarmée du blocage systématique des sites internet d'information et d'autres moyens de diffusion sur lesquels s'appuient les manifestants. "Les autorités ont bloqué des sites web d'information et des sites politiques, et ont suspendu d'autres services internet sur lesquels les manifestants s'appuyaient afin de transmettre et recueillir des informations au sujet d'abus commis par le gouvernement", a écrit HRW, tout en demandant aux autorités égyptiennes de "mettre fin à l'ingérence dans les activités de sites d'informations et d'autres services internet". Pour cette organisation, ces pratiques abusives visent à dissuader les Egyptiens de manifester. "Les arrestations massives ordonnées par le gouvernement et le blocage de sites internet visent apparemment à semer la peur afin de dissuader les Egyptiens de manifester, et aussi à dissimuler ce qui se passe réellement dans le pays", a déclaré Sarah Leah Whitson, directrice de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch, en soulignant par ailleurs que cette vague d'arrestations est la plus intense depuis fin 2013. "La vague d'arrestations massives, menées en partie par les forces de sécurité, semble être la plus intense depuis fin 2013", selon cette organisation. Human Rights Watch a réitéré, par ailleurs, son appel aux partenaires de l'Egypte, notamment les pays de l'Union européenne et les Etats-Unis, à suspendre toute aide militaire fournie au gouvernement "jusqu'à ce qu'il cesse de commettre des violations flagrantes du droit international". Vendredi, la Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Michelle Bachelet, a appelé les autorités égyptiennes à "changer radicalement" d'approche face aux manifestations, demandant la libération "immédiate" des personnes détenues pour avoir exercé leur droit à manifester.