Le coordinateur national de l'Union démocratique et sociale (UDS, parti non agréé), Karim Tabbou, comparaîtra ce matin, devant le juge d'instruction près le tribunal de Sidi M'hamed, cette fois-ci, en présence de sa défense. Après cinq jours d'expectative, un avocat membre de la Ligue algérienne des droits de l'Homme a pu avoir accès, hier, à son dossier judiciaire. Me Seddik Mouhous nous a appris que Karim Tabbou est sous mandat de dépôt depuis jeudi dernier, pour "incitation à des actes de violence dans le but de porter atteinte à la défense nationale et atteinte à l'unité nationale, à travers la diffusion de publications, déclarations et vidéos sur les réseaux sociaux". "Sa nouvelle arrestation a donc un lien avec le hirak en cours et ses discours relayés sur les réseaux sociaux pour la liberté et la démocratie comme on s'en doutait déjà", explique l'avocat. Il est poursuivi, plus précisément, dans le cadre des articles 75 et 79 du code de procédure pénale. Le premier article stipule qu'"est puni de la réclusion de cinq ans à dix ans quiconque, en temps de paix, a participé en connaissance de cause à une entreprise de démoralisation de l'armée, ayant pour objet de nuire à la défense nationale". L'article 79 formule son énoncé comme suit : "Quiconque a entrepris, par quelque moyen que ce soit, de porter atteinte à l'intégrité du territoire national est puni d'une peine d'un à dix ans de prison et d'une amende de 3 000 à 70 000 DA. Il peut être privé des droits visés par l'article 14 du présent code." L'article 14 en question renvoie à l'article 8 du code de procédure pénale où on parle de la destitution du condamné de toutes les fonctions ou emplois supérieurs, du parti ou de l'Etat, ainsi que de toute fonction en rapport avec l'infraction. Le concerné est également privé du droit électeur, ou éligible, en général, et de tous les droits civiques et politiques, ainsi que de porter une décoration. Karim Tabbou a comparu, une première fois devant le juge d'instruction, le jour de son interpellation jeudi dernier à son domicile sis à Douéra, mais il a refusé de répondre aux questions, en l'absence de sa défense qui n'était pas informée de l'endroit où il se trouvait. Du coup, le juge ne lui avait pas fait part de ce dont il était accusé.