Un des aspects qui ont marqué cette marche, qui a drainé encore une fois des milliers de Constantinois dans les artères de la ville, aura été, sans conteste, le soutien témoigné aux détenus d'opinion et aux activistes du "hirak" emprisonnés. Emboîtant le pas à la communauté universitaire qui a réitéré, mardi dernier, son rejet de la perspective d'une élection présidentielle sous l'égide d'un même régime politique et témoigné de sa solidarité avec les détenus d'opinion et les activistes du hirak emprisonnés, les Constantinois, qui ont battu le pavé hier pour le 33e vendredi consécutif depuis le 22 février, ont reconduit, avec plus de ferveur, la même détermination. Un rendez-vous désormais inscrit dans l'agenda de milliers de Cirtéens, dont beaucoup ont sacrifié leurs vacances d'été par engagement à la cause de la révolution du sourire. Un engagement qu'ils ne cessent de démontrer tous les vendredis et mardis à travers des manifestations imposantes que ni les intimidations ni les menaces et encore moins les conditions climatiques, parfois intenables, n'ont réussi à fléchir. Une 33e marche qui vient donc démentir tous les soupçons d'essoufflement et, plus encore, démentir une présumée adhésion populaire au processus âprement défendu par le chef d'état-major, Ahmed Gaïd Salah. Preuve en est, les salves de critiques, mots d'ordre et slogans dont ce dernier a été la cible lors de ce énième vendredi de marche des Constantinois qui ne semblent concéder aucune faveur et, encore moins, un quelconque crédit à la feuille de route du régime, vertement accusé par les hirakistes, convaincus que la démarche prônée par le pouvoir en place n'a d'autres objectifs que de recycler le même système. Et si l'on s'en tient aux slogans, mots d'ordre et chants vilipendant le vice-ministre de la Défense, l'on peut aisément conclure que cette 33e marche populaire à Constantine était dirigée exclusivement contre le patron de l'armée. C'est dire que les mises en garde lancées par ce dernier dans ses différents discours n'ont eu aucun impact sur la détermination des marcheurs du vendredi. L'autre aspect qui a marqué cette marche, qui a drainé encore une fois, des milliers de Constantinois dans les artères de la ville, aura été sans conteste le soutien témoigné aux détenus d'opinion et aux activistes du hirak emprisonnés. Enfin, pour bon nombre de Constantinois, la marche d'hier se voulait aussi une réponse cinglante aux figures locales de partis islamistes dont les résidus locaux de l'ex-FIS et de sa branche armée, l'ex-AIS en l'occurrence, qui ont souscrit officiellement à l'échéance de l'élection prévue le 12 décembre prochain, après avoir échoué à instrumentaliser le hirak, sachant la capacité d'entrisme de cette mouvance.