Ils étaient encore plus nombreux, hier mardi, à battre le pavé. Un 32e acte de mobilisation estudiantine marqué par le rejet de l'élection présidentielle du 12 décembre, mais aussi le soutien aux détenus d'opinion que les manifestants ont réaffirmé avec force. En signe de solidarité avec les détenus d'opinion et les personnalités politiques emprisonnées, la 32e marche de la communauté universitaire à Constantine a drainé des centaines d'étudiants, d'enseignants et de nombreux citoyens qui n'hésitent plus, depuis quelques semaines déjà, à prendre part au rendez-vous estudiantin du mardi. Entamée depuis la place de la Pyramide, lieu de ralliement des marcheurs du mardi, par l'hymne national Kassaman repris en chœur par tous les présents, la procession marquera plusieurs haltes symboliques pour reprendre les slogans de circonstance. Et moment fort de ce 32e acte de la marche des étudiants, l'arrêt de plusieurs minutes devant le palais de la culture Mohamed-El-Aïd-El-Khalifa où une longue liste de détenus d'opinion et autres manifestants arrêtés lors des manifestations populaires, dans les différentes wilayas du pays et qui n'ont toujours pas été libérés, est placardée sur les murs de la bâtisse. Une minute de silence a été observée en hommage à ces derniers, avant d'entonner une seconde fois l'hymne national. Auparavant, deux arrêts simultanés devant le siège de l'Ugta et la cour de Constantine sont observés. Les manifestants scanderont à tue-tête des slogans tels que "Nakaba horra democratia" (Syndicat libre et démocratique), "Sahafa horra, âadala moustakila" (Presse libre et justice indépendante), "Âadalet ettilifoune" (Justice du téléphone), "Attolgo khawatna" (Libérez nos frères). Poursuivant leur marche, les étudiants s'arrêteront de nouveau devant le siège du pôle judiciaire spécialisé, sis à l'avenue Belouizdad, puis devant une sûreté urbaine, sise sur le même boulevard, où des mots d'ordre identiques seront scandés. Les étudiants qui ont marché sous haute surveillance policière, n'ont pas manqué de répéter "Khelliw etlaba, âassou Tliba" (Surveillez Tliba et laissez les étudiants tranquilles). En somme, si cette 32e marche des universitaires de Constantine a été marquée par le soutien apporté par cette communauté aux détenus d'opinion et activistes du hirak emprisonnés, elle n'aura pas, en outre, manqué de reprendre également les revendications du mouvement populaire, dont le rejet de l'élection présidentielle du 12 décembre et la feuille de route défendue par le chef d'état-major de l'armée.