L'association Rassemblement Actions Jeunesse (RAJ) a dénoncé, hier, les circonstances dans lesquelles son président, Abdelouahab Fersaoui, a été transféré à la prison d'El-Harrach. Se basant sur les témoignages du collectif d'avocats ayant rendu visite au détenu, le RAJ crie à l'injustice et révèle que "M. Fersaoui, "après son interpellation le 10 octobre vers midi trente, à la fin du rassemblement de soutien aux détenus devant le tribunal de Sidi M'hamed, par les agents en civil de la police, a été interrogé et présenté en fin de journée à 20h devant le procureur de la République qui l'a transféré devant le juge d'instruction de la 10e chambre du même tribunal". Une arrestation suivie d'une présentation et d'une mise sous mandat de dépôt expéditive que le RAJ a mises en exergue, ajoutant que le mis en cause a été incarcéré à la prison d'El-Harrach "sans la présence des avocats et sans informer sa famille" pour deux chefs d'inculpation "fallacieux et injustes", en l'occurrence "atteinte à l'intégrité du territoire" et "incitation à la violence". Dans un communiqué rendu public, le RAJ a dénoncé "une atteinte flagrante aux procédures judiciaires" et "la mise sous tutelle de la justice au profit d'un pouvoir décidé à museler davantage les militants de l'association et toutes les voix discordantes de la société". S'exprimant sur le projet de loi sur les hydrocarbures adopté par le Conseil des ministres dimanche dernier sous la présidence du président de l'Etat, Abdelkader Bensalah, cette organisation a estimé que "ce projet de loi sur les hydrocarbures a été élaboré par un pouvoir illégitime ne pouvant ni défendre ni représenter les intérêts des Algériens et qui est en total déphasage avec les aspirations et les attentes du mouvement populaire". Tout en appelant à la solidarité et à la mobilisation de "toutes les forces vives" pour poursuivre la lutte démocratique et pacifique pour la défense des droits de la société et la construction d'un Etat de droit et de libertés, le RAJ a également dénoncé les campagnes d'arrestations massives et arbitraires, la répression de la 33e marche des étudiants et la violence exercée, dimanche, contre les manifestants qui ont décrié le projet de loi sur les hydrocarbures. FARID BELGACEM