Des centaines d'étudiants de la faculté biomédicale de l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou se sont rassemblés, hier, à l'entrée de leur département pour réclamer la libération de tous les détenus d'opinion, dont le jeune étudiant en 6e année de chirurgie dentaire, Smaïl Chebili, arrêté le 27 septembre dernier à Alger, avant d'être incarcéré pour avoir porté le drapeau amazigh. Sur une large banderole noire brandie par les étudiants, on pouvait lire, écrit en blanc : "Porter un emblème n'est pas un crime ! Tilelli i Mahvas, liberté pour les détenus". Les étudiants, qui ont entamé leur action à 10h30, ont également exhibé de nombreuses pancartes sur lesquelles il était écrit, entre autres : "Solidarité estudiantine, faculté de médecine de Tizi Ouzou", "Tilelli i Smaïl Chebili", "Je suis Smaïl", "À bas la dictature", "Libérez Smaïl Chebili", "Libérez immédiatement les détenus d'opinion". Prenant la parole, Aïssa, un camarade de promotion de Smaïl Chebili et également membre du comité des étudiants de la faculté de médecine dentaire, a dénoncé l'emprisonnement arbitraire et les conditions de détention de Smaïl. "Notre camarade est malheureusement en train de dormir comme un criminel dans une prison, alors que sa place est parmi nous, à la clinique dentaire", dira-t-il. Lui succédant, Ouardia, une autre camarade du détenu, abonde dans le même sens en exigeant que cesse l'arbitraire que les tenants du régime font subir à des manifestants pacifiques. "Porter un emblème n'est pas un délit. Nous sommes libres de porter notre emblème et fiers de nos origines !", a-t-elle ensuite martelé. Le CNLD a, pour sa part, précisé dans un communiqué que "la chambre d'accusation examinera demain, mercredi 16 octobre, l'appel fait contre l'ordonnance de mise en détention provisoire de Smaïl Chebili et des deux militants du RAJ, Karim Boutata et Ahcène Kadi". Un autre rassemblement de soutien aux détenus d'opinion a été organisé hier après-midi au campus Hasnaoua.