Les Bordjiens et les M'silis ont marché pour le 35e vendredi consécutif de protestation contre le pouvoir en place, l'élection du 12 décembre 2019 et les lois que le gouvernement, qualifié d'illégitime, veut imposer. Des marches imposantes ont été enregistrées dans ces deux wilayas. À Bordj Bou-Arréridj, juste après la prière, le centre-ville est envahi par des masses humaines. Drapés dans le drapeau national et pour quelques-uns dans l'emblème amazigh, les Bordjiens ont dénoncé l'entêtement du pouvoir en rejetant toutes ses décisions dont l'élection présidentielle et la loi sur les hydrocarbures. Les manifestants ne se sont pas fait prier pour crier haut et fort leur désappointement en décriant les symboles du régime. Aux cris de "Système dégage", "Le peuple est la seule source du pouvoir", "Le peuple refuse toute solution provisoire", "Pas d'élection avec la bande", "Non au recyclage du système", "Pouvoir assassin", "Etat civil et non militaire", «Gaïd et Bensalah, dégagez" et "Nous marcherons jusqu'à ce que vous partiez tous", la procession s'ébranle avec, aux premiers rangs, des banderoles, des pancartes et des drapeaux. "Allaho Akbar, raho jay novembre, makanch marche arrière wa doula fourrière", scandent aussi les manifestants, à Bordj Bou-Arréridj, comme ils ont dénoncé la loi sur les hydrocarbures qu'ils considèrent comme une loi pour acheter le silence des Occidentaux quant aux événements qui se déroulent en Algérie : "Loi sur les hydrocarbures à la poubelle", "Vous avez dilapidé le pays", "Le pétrole est au peuple"… Les manifestants ont brandi plusieurs pancartes portant, notamment, les mots d'ordre du mouvement populaire, à savoir le départ, pur et simple, de tous les symboles du régime en place, le rejet de l'élection présidentielle avec le gang et de la loi sur les hydrocarbures. Ils ont également réitéré l'exigence de la libération des détenus d'opinion qui croupissent toujours dans les geôles du pouvoir. À M'sila, le centre-ville était noir de monde à la sortie des fidèles des mosquées. Les marcheurs, outre les slogans habituels, ont réaffirmé leur rejet de l'élection présidentielle annoncée pour le 12 décembre : "Non à la mascarade électorale", ajoutant : "Le peuple ne veut pas le recyclage des figures de Bouteflika", "Pas de vote avec la bande". Ils ont aussi dénoncé la loi sur les hydrocarbures et la fermeture du champ des libertés. Les manifestants ont scandé des slogans contre la nouvelle loi sur les hydrocarbures. "Ils l'ont vendue, les traîtres, ils l'ont vendue", ne cessaient-ils de crier. La mobilisation était au rendez-vous. Elle s'est déroulée dans une atmosphère de fête et sans aucun incident. Un rendez-vous a été donné pour poursuivre le hirak. "Le hirak est un devoir national", rappellent les manifestants.